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"On va se rapprocher du numéro 1": comment Intersport veut dépasser Decathlon

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Porté par la reprise des ex-magasins Go Sport, Intersport ambitionne de détrôner le leader Decathlon sur le marché français.

Intersport ne cache pas ses ambitions en France. Le distributeur d'articles de sport, deuxième acteur du marché français, compte bien rattraper le leader Decathlon en s'appuyant sur la reprise des ex-magasins Go Sport. Intersport France, qui a dépassé la barre des 900 magasins dans l'Hexagone, a enregistré un chiffre d'affaires de 3,65 milliards d'euros en 2023(+11,2% par rapport à 2022) et s'est fixé un objectif de 4 milliards d'euros pour l'année suivante. De quoi talonner Decathlon, avec un chiffre d'affaires de 4,75 milliards d'euros en France en 2023.

"On va se rapprocher du numéro 1 de la distribution d'articles de sport en France", confirme le PDG d'Intersport France, Jacky Rihouet, sur le plateau de BFM Business.

L'intégration des 68 magasins Go Sport donne une nouvelle envergure à Intersport. L'enseigne a notamment récupéré une quarantaine de magasins en Île-de-France, région où elle était absente. "Nous avions un trou dans la raquette", souligne Jacky Rihouet. Deux "flagships", c'est-à-dire des grands magasins phares, seront prochainement inaugurés à Paris, à la place d'anciens magasins Go Sport. Une manière de conquérir le client parisien, pour qui Intersport "n'est pas sa marque de proximité" aujourd'hui, mais "nous connaît quand il vient en weekend ou en vacances", note-t-il.

Pour se démarquer de son grand concurrent, Intersport mise sur son modèle de distribution de marques internationales, à l'inverse de Decathlon concentré sur ses marques propres.

"Nous avons vocation à être leader" sur certaines catégories précises, comme le running ou le football, avance Jacky Rihouet. Le PDG d'Intersport France évoque également la reprise d'une usine de vélos en Vendée, lui permettant de devenir le "premier assembleur de vélos en France" avec sa marque Nakamura. "Toutes les nouveautés" des fournisseurs de l'enseigne seront présentées dans les deux "flagships" parisiens, ajoute-t-il.

Jacky Rihouet, PDG d'Intersport - 16/04
Jacky Rihouet, PDG d'Intersport - 16/04
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Sans laisser non plus le terrain libre à Decathlon sur les marques propres. Intersport possède les siennes, qui représentent 20 à 25% de son chiffre d'affaires, comme sa marque McKinley pour la randonnée, concurrente de l'emblématique marque Quechua. "Cette marque [McKinley] nous permet d'être en confrontation directe" par rapport à Decathlon, assure Jacky Rihouet.

Euro de football

Pour assurer ses ambitions, Intersport France pourra profiter d'un environnement commercial favorable en 2024, porté par de grands événements sportifs, le championnat d'Europe de football et les Jeux olympiques au premier plan. "On peut penser, si d'aventure l'équipe de France allait en demi-finale et en finale" de l'Euro 2024, organisé en Allemagne cette année, que "ça peut être 500.000 à 600.000 maillots que l'on va vendre", augure-t-il. Les Jeux olympiques de Paris, eux, pourraient profiter à d'autres sports, notamment la natation.

Intersport France regroupe 538 magasins en plaine, 271 magasins en montagne et 21 magasins "outlet" sous l'enseigne Intersport, ainsi que 101 magasins de prêt-à-porter sous l'enseigne Blackstore.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV