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"On a tous le droit de s'être trompé": Michel-Édouard Leclerc raille Bernard Arnault, "victime collatérale" de Donald Trump

Michel-Edouard Leclerc

Michel-Edouard Leclerc - AFP

Dans un texte publié sur son blog, le président du comité stratégique des centres Leclerc ironise sur les droits de douane de 200% annoncés par Donald Trump qui risquent de pénaliser le groupe LVMH de Bernard Arnault, malgré les liens cordiaux que ce dernier entretient avec le président américain.

Quelques semaines après une première passe d'armes autour du patriotisme économique, Michel-Édouard Leclerc en remet une couche. Dans un texte publié sur son blog, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc interpelle non sans ironie le PDG de LVMH, Bernard Arnault, dont le groupe risque de pâtir des droits de douane de 200% annoncés par Donald Trump sur les vins et champagnes français.

"Bernard Arnault sera-t-il, malgré son allégeance, victime collatérale du président US qui annonce ce week-end... 200% de droits de douane sur champagnes, grands vins et cognacs français?", s'interroge Michel-Édouard Leclerc, alors que les États-Unis représentent un marché essentiel pour la division alcool de LVMH.

"Pas de panique Bernard!"

Le patron des centres E.Leclerc fait aussi référence aux liens étroits entre Donald Trump et Bernard Arnault, ce dernier ayant assisté à l'investiture du président américain. Pour autant, Michel-Édouard Leclerc assure "prier sans relâche" pour que LVMH soit épargné par les droits de douane et se dit même prêt à apporter son aide:

"Je ne connais pas la contrepartie du deal, mais pour aider au miracle du renoncement, je fournirais volontiers autant d'eau de Lourdes (ou de Plancoët) que nécessaire! Décidément, les politiques, souvent dédaigneux des choses de l'épicerie, font de bien mauvais marchands", écrit-il.

"Mais pas de panique Bernard! On a tous le droit de s'être trompé sur le marquis", poursuit encore Michel-Édouard Leclerc, assurant être "solidaire des viticulteurs" en faisant "la promesse" que les magasins Leclerc "les aideront pour revendre leurs cols et flacons, sans sur-marge, dans nos belles Foires aux Vins". "Nos clients apprécieront le retour de ces merveilleux nectars français, boudés par un Trump mal embouché!", ajoute-t-il.

Le patron de l'enseigne de grande distribution affirme encore que le secteur ne sera pas "rancunier" avec Bernard Arnault. "À défaut de bouter des rayons Coca-Cola ou Pepsi (ce qui restera une option), abritons d'une bulle bienveillante la Veuve Clicquot sur laquelle Trump et son Doge (Département de l'efficacité gouvernementale) imposeraient le plus vulgairement du monde des tarifs de vieux proxénètes à 200%". Et de conclure: "God save les dealers repentants!".

De premiers échanges tendus en janvier

Depuis quelques semaines, les relations entre Bernard Arnault et Michel-Édouard Leclerc semblent pour le moins tendues. Fin janvier, le PDG de LVMH avait dénoncé les projets du gouvernement d'augmenter les impôts des entreprises qui fabriquent en France, assurant que "pour pousser à la délocalisation, c'est idéal!".

Une déclaration perçue comme "un chantage" par Michel-Édouard Leclerc. "Ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit: 'Si ça ne le fait pas, je quitte le pays'", avait-il réagi. En retour, Bernard Arnault avait affirmé qu'il n'avait "jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH", avant de tacler le patron des centres Leclerc:

"Quant à Monsieur Leclerc, puisqu’il semble vouloir défendre les PME françaises, je lui conseille de vendre dans ses supermarchés davantage de produits français et d’arrêter de pressurer les fournisseurs français, au risque de les mettre en difficulté, en cherchant à obtenir d’eux des prix toujours plus bas".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco