"Nous suivons de près la France": avec les défaillances d'entreprises, les fonds d'investissement anglo-saxons ont ciblé leurs proies dans l'Hexagone

La Grande Arche et les tours de La Défense, le 15 décembre 2016. - LIONEL BONAVENTURE / AFP
Les fonds anglo-saxons s'apprêtent à fondre sur des entreprises françaises en difficulté, selon le Financial Times. "À Paris, il ne se passe pas une semaine sans qu'un fonds de dette britannique ou américain ne vienne nous voir", glisse au média britannique un expert en restructuration, qui ajoute que le "rythme est vraiment soutenu depuis le début de l'année".
Dans le détail, "entre 15 et 20" sociétés françaises, seraient particulièrement scrutées en raison de leurs difficultés financières. Parmi celles-ci, le Financial Times mentionne le cas des laboratoires Cerba, un des leaders français de l'analyse médicale.
Majoritairement détenu par le fonds suédois EQT, Cerba affiche une dette très élevé - 4,7 milliards d'euros en fin d'année dernière selon l'agence Moody's, qui avait abaissé sa notation - et devrait bientôt la restructurer. Les fonds anglo-saxons entendent profiter de cette occasion pour entrer au capital.
Selon le Financial Times, les investisseurs lorgnent également sur le gérant d'Ehpad privé Colisée, qui figure également dans le portefeuille du fonds EQT. Comme ses concurrents Emeis (ex-Orpéa) et Clariane (ex-Korian), Colisée se trouve dans une situation financière délicate.
Le quotidien économique cite aussi Emeria (Foncia), l'activité de services immobiliers de Partners Group, et Ingenico, l'opérateur de paiements d'Apollo. Aucune de ces entreprises n'a souhaité apporter de commentaire.
Niveau inédit de faillites
Si de très nombreuses entreprises européennes se trouvent en difficulté en raison d'un endettement élevé et de la hausse des taux d'intérêts, la France est particulièrement exposée parce qu'une proportion importante de ses sociétés opèrent dans des secteurs sensibles au ralentissement observé de la consommation.
Une partie d'entre elles font aujourd'hui faillite après avoir été temporairement sauvées par les aides publiques lors de la crise sanitaire.
Selon les dernières données de la Banque de France, les défaillances d'entreprises se situent à un niveau élevé, inédit depuis 1991 (66.937 en cumul sur les douze derniers mois), même si le rythme d'augmentation des faillites tend désormais à ralentir.