Nestlé va réduire ses effectifs commerciaux de 30% dans l’Hexagone

Le géant agroalimentaire suisse a annoncé le départ de Mark Schneider, arrivé en 2017, et qui sera remplacé par le Français Laurent Freixe. Un changement managérial qui pose quelques questions. - Fabrice Coffrini - AFP
Nestlé continue de réduire la voilure de sa filiale française. Cette fois-ci, ce sont les équipes commerciales du leader mondial de l’agroalimentaire qui sont dans le viseur de la direction. D’après Les Echos, la firme entend réduire de 30% ses effectifs dédiés à la grande distribution dans l’Hexagone.
Lors d’un comité de groupe extraordinaire tenu mercredi dernier, les syndicats ont appris que cette restructuration allait entrainer la suppression de près de 150 postes sur les 462 existants. Mais ce n’est pas tout. Les 314 commerciaux restants devraient être "transférés dans une nouvelle société, dont les statuts sociaux restent flous", selon les informations fournies par l'intersyndicale au journal Les Echos.
Un plan de réorganisation qui prévoit l’externalisation de la commercialisation de plusieurs marchandises bien connues telles que le chocolat en poudre Nesquik, les produits Maggi, les céréales et le lait concentré Nestlé.
Un projet critiqué par les syndicats qui voient dans cette réorganisation une simple volonté de répondre aux injonctions de rentabilité imposées par la firme, en omettant la réalité salariale. La direction, elle, justifie ce changement par "un besoin accru d'agilité des équipes commerciales".
La France n’est plus un Eldorado pour Nestlé
Cette refonte des équipes commerciales tricolores intervient dans un contexte de baisse globale d’activité du leader sur le sol français. Alors que la France a pu compter jusqu’à 34 usines Nestlé, elle n’en dénombre aujourd’hui plus que 14.
Une chute d’activité couplée à plusieurs scandales pour le géant de l’agroalimentaire. Après l’affaire des pizzas Fraich’Up Buitoni qui ont causé la mort de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres, Nestlé est aujoud’hui mis en examen dans l’affaire des eaux en bouteille. Le groupe, à travers sa filiale Perrier, est notamment accusé de "tromperie" dans cette affaire que le Sénat qualifie de "scandale industriel" et de "scandale politique".
Une perte de vitesse qui inquiète
Un contexte difficile pour la firme qui a subi, comme tout le secteur de l’agroalimentaire, les affres du Covid, l’inflation, les incertitudes géopolitiques et le changement de comportement des consommateurs.
Une mauvaise conjoncture qui se ressent dans les ventes du géant. Sur les neuf premiers mois de 2024, Nestlé a affiché un chiffre d’affaires de 67,1 milliards de francs suisses, soit environ 77,4 milliards d’euros, enregistrant une baisse de 2,4% par rapport à 2023.
L’entreprise a également revu ses prévisions 2024 à la baisse avec une marge d’exploitation commerciale d’environ 17% pour cette année, au lieu des 17,3% initialement annoncés.
Après l’arrivée soudaine, cet été, du nouveau directeur général, Laurent Freixe, cette perte de vitesse inquiète les investisseurs. À la bourse de Zurich, les actions de la firme ont chuté de 20% en un an.