Les ventes des équipementiers sportifs ont marqué le pas en 2023

Le détaillant britannique de vêtements de sport JD Sports Fashion a abaissé jeudi ses prévisions de bénéfice pour l'ensemble de l'année, en raison de la hausse des coûts et de la faiblesse des dépenses de consommation qui ont nui à la demande pendant la haute saison. Les détaillants britanniques ont connu une croissance en berne, l'inflation incitant les consommateurs à réduire leurs dépenses. À la Bourse de Londres, le titre JD Sports Fashion PLC s'effondrait de 22,10% à 09h15 GMT. Il entraînait dans son sillage les équipementiers sportifs Adidas (-3%) et Puma (-3%).
Une demande plus faible et une activité promotionnelle plus importante que prévu ont également réduit les marges brutes au cours de la haute saison, qui s'étend sur 22 semaines jusqu'au 30 décembre, a indiqué JD. Le taux de marge brute pour l'ensemble de l'année sera légèrement inférieur à celui de l'année dernière.
JD revendique une croissance de sa part de marché
La croissance du chiffre d'affaires de l'habillement a également été affectée par des conditions météorologiques plus clémentes, selon le groupe. La société, qui vend entre autres les marques Nike ou Adidas, prévoit désormais un bénéfice avant impôts et éléments ajustés de 915 à 935 millions de livres (1,06 à 1,08 milliard d'euros) pour l'exercice se terminant le 3 février. Le groupe et les analystes tablaient précédemment sur un bénéfice annuel d'environ 1,04 milliard de livres.
"Le consommateur est prudent et à la recherche d'une bonne affaire, et en l'absence de lancements particulièrement excitants, la période a été terne", ont commenté les analystes de Peel Hunt dans une note.
Pour les 22 semaines se terminant le 30 décembre, JD Sports indique que son chiffre d'affaires organique à périmètre constant a augmenté de 1,8%, soit un peu moins que prévu. Le plus grand détaillant de vêtements de sport du Royaume-Uni prévoit une croissance organique du chiffre d'affaires d'environ 8% pour l'ensemble de l'année. "Nos marchés clés ont vu une augmentation de l'activité promotionnelle pendant la haute saison, en raison d'un consommateur plus prudent, mais nous continuons à accroître notre part de marché", a commenté le directeur général Régis Schultz dans un communiqué.
Nike prévoit des économies de deux milliards sur trois ans
Fin décembre, Nike a revu à la baisse ses prévisions de chiffre d'affaires annuel en raison de la prudence des consommateurs, d'une activité en ligne plus faible et d'un plus
grand nombre de promotions. Le groupe de vêtements et d'équipements sportifs a annoncé avoir identifié jusqu'à deux milliards de dollars d'économies sur trois ans, avec davantage d'automatisation, une refonte de ses gammes et une réduction de ses effectifs dont l'ampleur n'est pas précisée. "Nous voyons une opportunité exceptionnelle de générer une croissance à long terme de la rentabilité", a commenté John Donahoe, patron de Nike, cité dans le communiqué.
A l'occasion de la publication de ses résultats pour le deuxième trimestre de son exercice décalé, le groupe américain a précisé, dans un communiqué, que la majorité de ces économies allait être "investie pour financer la croissance future, accélérer l'innovation en rythme et en échelle, et générer une rentabilité supérieure à long terme". La mise en oeuvre de ce programme de réduction des coûts devrait entraîner une charge avant impôts d'environ 400 à 450 millions de dollars, qui sera intégrée en grande partie à ses résultats du troisième trimestre. Il s'agira avant tout d'indemnités de licenciement, a-t-il simplement indiqué.
"Aujourd'hui, nous engageons l'entreprise dans son ensemble sur un chemin pour investir dans nos activités au plus grand potentiel", a-t-il ajouté.
Au deuxième trimestre, achevé le 30 novembre, Nike a réalisé un chiffre d'affaires de 13,39 milliards de dollars (+1%) et un bénéfice net de 1,58 milliard de dollars, soit un bond de 19% sur un an.