Les industriels "prêts" à renégocier les prix avec les distributeurs "quand les baisses seront avérées"

"On est des gens de contrats". Invité ce mercredi sur BFM Business, le président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), Jean-Philippe André, s'est dit "prêt" à rouvrir les négociations commerciales avec les distributeurs dès lors que la baisse des prix des matières premières "seront avérées".
"De la même manière que nous avions demandé l'an dernier à ce que nos hausses de coûts soient prises en compte dans nos négociations (...), quand il y aura des baisses qui seront avérées, le moment venu, on est prêt à la renégociation", a-t-il dit en réponse aux propos du patron de Système U, Dominique Schelcher, qui relevait ce mercredi matin l'"extrême résistance des industriels" à rouvrir les négociations commerciales alors que "les matières premières baissent".
"Dans tous les contrats, il y a des clauses de renégociation. Et le principe de réversibilité (...), c'est quelque chsose qui me va très bien", a ajouté Jean-Philippe André, estimant qu'"on ne peut pas s'accomoder de 9% de baisse (des ventes) en volume à la fin du premier trimestre, parce que les premiers à en souffrir, ce sont nos entreprises".
Le représentant des industriels a toutefois martelé que les renégociations n'interviendront que lorsqu'"il y aura des changements dans les coûts de nos matières premières et de nos emballages". Comprendre: c'est encore trop tôt.
L'Ania favorable à des négociations en continu seulement "lorsque les circonstances sont exceptionnelles"
Jean-Philippe André s'est également dit favorable à la proposition de Dominique Schelcher de mettre un terme à la "période de négociations commerciales de 3 mois" afin de "pouvoir négocier tout le temps", mais uniquement "lorsque les circonstances sont exceptionnelles ou extraordinaires. (...) Si cette année, il faut se rencontrer deux ou trois fois pour prendre acte des évolutions, on le fera", a affirmé le président de l'Ania.
Mais "en temps normal, on est opposé au fait d'avoir des négociations ouvertes tout le temps pour des raisons de contrôle et de régulation de nos relations commerciales. On a ce qu'on appelle cette date butoir du 1er mars qui est quelque chose à laquelle nous tenons".
Il estime enfin que l'inflation alimentaire pourrait commencer à se stabiliser puis à reculer "dans la deuxième partie de l'année". Mais "on ne reviendra jamais aux prix de 2019", a-t-il prévenu.