Les Galeries Lafayette en négociations exclusives pour céder le BHV Marais

Le mythique BHV de Paris va changer de main. Dans un communiqué, son propriétaire depuis 1991, les Galeries Lafayette, indique être entré en négociations exclusives avec le Groupe SGM en vue d'une cession des murs et du fonds de commerce.
SGM (Société des Grands Magasins) qui se présente comme une société familiale lyonnaise spécialisée dans le grand commerce de centre-ville exploite en affiliation sept magasins Galeries Lafayette à Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims.
"Les Galeries Lafayette sont prêtes aujourd’hui à envisager de transmettre le flambeau du BHV Marais à un acteur familial qui croit profondément au potentiel du grand magasin de la Rue de Rivoli et souhaite poursuivre son développement avec le concours de ses équipes en préservant l’emploi" peut-on lire.
Covid et piétonisation de la rue de Rivoli
Le projet qui inclut également le magasin de Parly 2, reste soumis aux processus d’information-consultation habituels ainsi qu’à l’autorisation de l’Autorité de la Concurrence, avec pour objectif de se conclure dans le courant de l’année 2023.
"A mes yeux, l’acquisition du BHV Marais serait une opportunité unique. Quand on est engagé depuis toujours pour le développement du commerce de centre-ville, comment ne pas être enthousiaste à l’idée de développer un tel projet au cœur de la plus belle ville du monde? Pour le Groupe SGM, c’est une occasion exceptionnelle de poursuivre la croissance d’une grande enseigne historique au bénéfice des Parisiens et des visiteurs du BHV-Marais ainsi que du magasin de Parly 2" commente Frédéric Merlin, Président du Groupe SGM.
"Pour moi, mes équipes, c'est une grande fierté pour nous tous, qui va nous occuper pour les mois et années et venir", commente-t-il auprès de l'AFP.
Cela fait déjà plusieurs années que le groupe Galerie Lafayette s'interroge sur l'avenir du grand magasin du centre de Paris.
Les confinements à répétition ayant entraîné sa fermeture plusieurs mois, combinés à une concurrence intense sur les marchés où le BHV est historiquement présent (bricolage, maison...) et à la piétonisation de la rue de Rivoli, ont fortement pesé sur l'activité.
Situation "pas catastrophique"
Les atouts du BHV sont certes nombreux. Mais la stratégie mise en place se heurte également à une forte concurrence sur les deux marchés historiques du groupe. Dans le bricolage, il faut composer avec les nouveaux géants du Web comme ManoMano. Dans la décoration et la maison, outre la concurrence en ligne, le BHV doit affronter IKEA qui s'est installé également rue de Rivoli.
Sa situation n'est "pas catastrophique. Je crois que notre force et ce qui devrait nous permettre de réussir, c'est que nous avons l'agilité d'une plus petite structure", capable de "s'adapter aux besoins locaux", dit Frédéric Merlin à l'AFP.
"Depuis que nous opérons des commerces nous avons un seul enjeu qui est de générer du flux et il faudra mettre à profit toutes nos compétences pour le faire dans ce quartier de Paris."
Pour ce faire, il faudra selon lui "capitaliser sur l'ADN du BHV, avec des rayons comme le bricolage, la décoration, l'art et le loisir ou encore la culture, toutes les spécificités de ce grand magasin même s'il est encore trop tôt pour donner notre recette".