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Les ETI françaises voient leurs marges fondre à cause des difficultés d’approvisionnement

Selon une étude du Meti, l'activité de la quasi-totalité des entreprises françaises de taille moyenne est touchée par la pénurie de matières premières et par la flambée de leurs prix.

Semaine après semaine, la problématique de la pénurie de matières premières et de la flambée de leurs prix tout comme celui des transports affecte un nombre toujours plus grand de secteurs et d'entreprises, notamment en France.

Outre les grands groupes industriels notamment dans l'automobile, les entreprises de tailles intermédiaires qui comptent 250 à 5000 salariés (ou ETI) sont également touchées.

Selon une étude du Meti (Mouvement des ETI) portant sur 1000 entreprises, près de 8 ETI sur 10 estiment que leur activité est impactée par des difficultés d’approvisionnement. Parmis elles, près de 50% imputent ces difficultés à la hausse du prix des matières premières.

Compétitivité alterrée

Résultat, la quasi totalité des ETI rencontrant des difficultés d’approvisionnement estiment que cela impacte "un peu" (à 59%) ou "beaucoup" (37%) leur marge opérationnelle et 87% que cela à des conséquences sur leur compétitivité.

Il faut dire que les flambées tarifaires sont généralisées: le prix du bois a bondi de 25% en un an, celui de la mousse de 48%, tandis que l'acier a pris 30% au cours des six derniers mois. Du côté de l'alimentaire, c'est +58 % pour le sucre, +24% pour le lait ou +26% pour les céréales.

Le prix des emballages bondit également (+10 à 113%) tandis que ceux des transports, déjà la hausse, sont encore plus sous pression à cause de nouveaux problèmes sanitaires à Yantian, un grand port en Chine.

Double phénomène

Cette situation est le résultat d'un double phénomène: une reprise de la demande plus forte et plus rapide que prévu en Chine, aux Etats-Unis et en Europe et des usines qui ne sont pas encore à pleine capacité, et qui n'avaient pas anticipé une telle demande. Un retour à la normale n'est pas prévu avant l'année prochaine par les experts.

Pour répondre aux difficultés que cette situation engendre, la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) demande que les prix payés par les acheteurs publics, ministères et collectivités territoriales, puissent être indexés sur les prix des matières premières "pour tenir compte de la réalité de la situation économique des secteurs".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business