Les délais de paiement ont reculé en 2024 sauf pour les grandes entreprises qui mettent en moyenne 65 jours pour payer leurs fournisseurs

Les délais de paiement se sont réduits en 2024, "sauf pour les grandes entreprises qui sont de plus mauvais payeurs", montre une étude publiée ce vendredi par la Banque de France. Tant les délais dans lesquels les entreprises ont été payées par leurs clients que ceux pour régler leurs fournisseurs ont baissé de 1,5 jour, selon cette étude annuelle, présentée vendredi aux assises des délais de paiement de la banque centrale.
"Selon certaines indications, le premier semestre 2025 aurait marqué un arrêt de l'amélioration, voire une dégradation", a toutefois nuancé par vidéo le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.
En 2024, l'amélioration vient des entreprises qui étaient déjà vertueuses, mais les délais des mauvaises payeuses se sont encore allongés. Les grandes entreprises ont été les seules l'an dernier à payer moins vite qu'en 2023 leurs fournisseurs, avec un délai moyen de 65,5 jours contre 49,7 pour l'ensemble des entreprises. La moitié (52%) ont dépassé le délai légal de 60 jours.
"Rendre les sanctions plus incitatives"
"Les grandes entreprises figurent au premier rang des plus mauvais payeurs", a souligné le gouverneur, plaidant de nouveau pour remplacer les sanctions forfaitaires par un pourcentage du chiffre d'affaires, "pour rendre les sanctions plus incitatives". Les grandes entreprises ont été réglées par leurs clients trois jours plus vite qu'en 2023, mais ont payé leurs fournisseurs 0,8 jour plus tard.
Selon les calculs de la Banque de France, "les PME seraient les principales bénéficiaires d'une disparition des retards". Elle évalue à 13 milliards d'euros de trésorerie ce qu'elles auraient récupéré l'an dernier sans les retards, et à quatre milliards d'euros pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI). En revanche, si les retards disparaissaient, les grandes entreprises devraient transférer 12 milliards d'euros à leurs partenaires commerciaux.
L'ensemble "autres agents économiques", essentiellement la sphère publique, devrait pour sa part transférer 5 milliards d'euros. François Villeroy de Galhau a souhaité que "la sphère publique soit exemplaire" - les délais de paiement doivent y être de 30 jours maximum - distinguant l'État (14,2 jours), "en moyenne du côté des bon payeurs", les collectivités locales (19,7 jours) - mais 39,2 jours en Outre-mer - et les établissements publics de santé : "63,4 jours, plus du double du plafond légal".