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"Le monde évolue et Nestlé doit s'adapter": le groupe veut supprimer 16.000 postes dans le monde, dont une majorité de cols blancs

Le géant agroalimentaire suisse a annoncé le départ de Mark Schneider, arrivé en 2017, et qui sera remplacé par le Français Laurent Freixe. Un changement managérial qui pose quelques questions.

Le géant agroalimentaire suisse a annoncé le départ de Mark Schneider, arrivé en 2017, et qui sera remplacé par le Français Laurent Freixe. Un changement managérial qui pose quelques questions. - Fabrice Coffrini - AFP

Le nouveau patron du géant de l'agroalimentaire Nestlé (Nescafé, KitKat, Vittel...) prévoit la suppression de 16.000 postes au niveau mondial durant les deux prochaines années, dont 12.000 postes de cadres et 4.000 emplois de production.

Le nouveau patron de Nestlé a annoncé la suppression de 16.000 postes durant les deux prochaines années lors de la publication ce jeudi 16 octobre du chiffre d'affaires du groupe sur neuf mois, en repli de 1,9% à 65,9 milliards de francs suisses (71 milliards d'euros).

Ces réductions d'effectifs toucheront principalement les cols blancs: 12.000 cadres, toutes fonctions et zones géographiques confondues, perdront leur emploi. Ce qui permettra au groupe d'économiser un milliard de francs suisses par an d'ici fin 2027.

S'y ajouteront 4.000 postes dans le cadre d'initiatives déjà en cours visant à accroître la productivité dans la production et la chaîne d'approvisionnement, ajoute le communiqué.

"Le monde évolue et Nestlé doit s'adapter plus rapidement", a déclaré Philipp Navratil, qui a repris les commandes du géant de l'alimentation début septembre, cité dans un communiqué.

Ce qui impliquera selon lui "de prendre des décisions difficiles, mais nécessaires, pour réduire les effectifs".

Des semaines agitées

"Parallèlement à d'autres mesures, nous nous efforçons de réduire considérablement nos coûts et, aujourd'hui, nous relevons notre objectif d'économies à 3 milliards de francs suisses d'ici fin 2027", a-t-il ajouté.

Le géant de l'alimentation aux plus de 2.000 marques, dont les café solubles Nescafé, bouillons Maggi et barres chocolatées KitKat, a connu un mois de septembre agité à sa tête entre le licenciement de son précédent directeur général, le Français Laurent Freixe, et le départ plus tôt que prévu de son président, le Belge Paul Bulcke.

Les analystes financiers espèrent que Philipp Navratil, qui dirigeait jusqu'alors Nespresso, parviendra à ramener la stabilité au sein du groupe qui a vu sa croissance s'étioler depuis la vague d'inflation de 2022 et a été secoué par un scandale autour de ses eaux en bouteille. Sur les neuf premiers mois de 2025, la croissance organique des ventes s'est chiffrée à 3,3%, sous l'effet de l'augmentation des prix, relevés de 2,8%.

Des difficultés en France

En France, Nestlé fait face à des difficultés. En 2024, la firme annoncé le licenciement de 30% de ses effectifs de commerciaux. Cette refonte intervenait dans un contexte de baisse globale d’activité du leader sur le sol français. Alors que la France a pu compter jusqu’à 34 usines Nestlé, elle n’en dénombre aujourd’hui plus que 14.

La multinationale est aujourd'hui secouée par le scandale des eaux en bouteilles. Le groupe, à travers sa filiale Perrier, est notamment accusé de "tromperie" dans cette affaire que le Sénat qualifie de "scandale industriel" et de "scandale politique".

Marine Cardot avec AFP