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Le céréalier et patron du groupe Avril Arnaud Rousseau élu à la tête de la FNSEA

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Sans surprise, c'est Arnaud Rousseau qui succède à Christiane Lambert à la tête du syndicat agricole.

Arnaud Rousseau, seul candidat, a été élu pour succéder à Christiane Lambert à la tête du syndicat agricole. Le président du groupe coopératif Avril est également producteur de colza, blé, betteraves et maïs en Seine et Marne. Il est également est maire de sa commune de 280 habitants.

Les administrateurs de la puissante fédération, réunis à Paris, ont élu dans la matinée le nouveau bureau de cette organisation créée en 1946, qui revendique 210.000 adhérents (anciens exploitants inclus).

Il prend la suite de l'éleveuse de porcs Christiane Lambert qui a incarné le syndicat patronal pendant six ans avant d'annoncer, fin 2022, qu'elle ne souhaitait pas de troisième mandat. Christiane Lambert reste présidente du Copa, principale organisation de défense des intérêts des agriculteurs au niveau européen.

Dans un entretien accordé à l'AFP, Arnaud Rousseau a expliqué qu'il avait pour objectif, à l'issue de son mandat de trois ans, que les Français "continuent à avoir une alimentation produite en France, ce qui est de moins en moins le cas" (60% des fruits et la moitié des poulets sont importés).

"Il faut qu'on continue à produire, et dire cela, ce n'est pas du productivisme", a-t-il déclaré, défendant la nécessité d'améliorer la "compétitivité" des productions françaises dans un marché ouvert.

"Le productivisme"

Il est régulièrement reproché à la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) d'alimenter le "productivisme", une agriculture attachée avant tout à faire du volume au détriment de la biodiversité et du bien-être des animaux d'élevage.

Lobby efficace, le syndicat est en première ligne pour dénoncer les interdictions, sans alternatives, de pesticides ou défendre les "bassines" de stockage d'eau du Marais poitevin. Sur ces sujets, ses positions sont alignées avec celles du gouvernement.

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a ainsi été applaudi, lors du dernier congrès de la FNSEA fin mars, en annonçant qu'il avait demandé à l'agence sanitaire Anses une "réévaluation de sa décision" sur l'herbicide S-métolachlore, très utilisé sur les maïs, soja et tournesol.

L'agence avait annoncé le 15 février vouloir interdire les principaux usages de ce produit, dont les dérivés chimiques (métabolites) ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines - et donc potentiellement dans l'eau potable.

Les métabolites dans l'eau, "évidemment que c'est un problème pour l'agriculteur que je suis, on ne vit pas à l'écart de la société", mais "s'il faut qu'on en sorte, on doit le faire de manière harmonisée" avec les voisins européens "et on doit le faire avec des solutions alternatives", a dit Arnaud Rousseau à l'AFP.

AKM avec AFP