La nationalisation d'Air France est-elle inéluctable?
Air France-KLM s'enfonce dans la crise. Le groupe, qui a présenté des résultats catastrophiques avec une perte nette de 1,6 milliard d'euros au troisième trimestre, ne devrait pas voir sa situation s'arranger dans les mois à venir compte tenu de la situation sanitaire, et anticipe même une fin d'année encore plus mauvaise.
Dans ces conditions, une nationalisation, au moins temporaire, n'est pas à exclure. "La nationalisation d'Air France est une option technique", a glissé il y a quelques jours le secrétaire d'Etat en charge des Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Il faut dire que face à la violence de la crise, les 7 milliards d'euros accordés par l'Etat pour soutenir la compagnie ne suffiront sans doute pas. "Les fonds propres doivent être renforcés. Il y a plusieurs scénarios à l'étude", a indiqué Martin Vial, patron de l'Agence des participations de l'Etat (APE).
Scission avec KLM à venir?
Au Pays-Bas la situation n'est guère plus brillante. Après l'annonce d'un plan d'aide de presque 3 milliards et demi d'euros conditionné à un plan social, KLM envisage de nouveau un "redimensionnement" de son activité. Comme le rappelle La Tribune, le gouvernement néerlandais a en effet gelé son aide à la compagnie, exigeant une baisse des salaires pendant cinq ans pour garantir ce prêt.
Certains au Sénat batave souhaitent "que KLM redevienne indépendante". Une proposition que n’écarte pas le ministre des Finances des Pays-Bas: "Tous les scénarios imaginables sont maintenant sur la table", a-t-il expliqué.
Parallèlement, Les relations entre Paris et la Haye se sont de nouveau tendues, notamment en raison de divergences autour des stratégies et de la répartition du capital. Des desaccords qui pour certains analystes pourraient finir par aboutir à une scission. D'ailleurs, le ministre des Finances des Pays-Bas a bien rappellé il y a un mois que la survie du groupe Air France-KLM n'était pas automatique.