L'Oréal: le directeur général veut "croître plus vite" que le marché de la beauté en 2024

Pas de panique. C'est en substance le message qu'a souhaité faire passer Nicolas Hieronimus lundi matin sur le plateau de Good Morning Business trois jours après que l'action de L'Oréal ait chuté de 7,58% en raison de résultats jugés décevants au quatrième trimestre.
"Si on se met sur un an, l'action L'Oréal a monté de 12% quand le CAC a fait 7%, insiste le directeur général de l'entreprise. Les résultats sur une journée ne sont pas très significatifs."
"Si on exclut l'année post-Covid, c'est notre meilleure croissance depuis 20 ans. Le marché de la beauté reste un marché extrêmement dynamique et L'Oréal continue de faire mieux que ce marché et de renforcer son leadership."
Le dirigeant s'est également montré fair-play vis-à-vis de la maison Hermès qui est passée devant au rang de deuxième capitalisation boursière française derrière LVMH: "Je me réjouis de l'existence de grands champions français et qu'on soit dans une petite, mais saine compétition de la plus grande capitalisation boursière."
Entre 5 et 6% de croissance pour le marché de la beauté cette année
Alors que le secteur des cosmétiques est désormais le second contributeur de la balance commerciale française, à hauteur de "20 milliards d'euros" selon Nicolas Hieronimus, ce dernier a également évoqué le marché chinois qui peine encore à redémarrer franchement. "En Chine, on fait une année en croissance à +5%, pratiquement +8% sur l'écoulement, relativise-t-il. On a la plus grande part de marché qu'on ait jamais eu, en particulier sur le luxe. Le marché chinois a été atone et on voit que les consommateurs chinois ont été marqués par leur épisode de Covid avec une certaine réticence à dépenser."
Pour autant, le directeur général de L'Oréal reste optimiste au vu des perspectives dans cette région. "Il y a 230 millions de personnes qui vont rentrer dans la classe moyenne chinoise, souligne-t-il. On continue d'investir en Chine. Sur les 400 millions qui composent déjà cette classe moyenne, on a 100 millions de clients." Devenu numéro un mondial de la beauté de luxe en 2023, le groupe souhaite exploiter ses différents composants pour "croître plus vite que le marché". "On est à la fois un groupe de massmarket, de luxe, biomédical et aussi une boîte de tech maintenant, explique-t-il. C'est cet équilibre qui nous permet de toujours saisir les opportunités de croissance."
"Le marché de la beauté va continuer de croître, entre 5 et 6% en 2024, et on va faire mieux."
Selon Nicolas Hieronimus, la croissance à deux chiffres exceptionnelles de L'Oréal sur l'année passée illustre "l'effet dopamine" de la beauté même s'il reconnaît que cette croissance intègre "un peu d'inflation": "On est dans une catégorie qui est devenue plus que jamais essentielle au bien-être des gens. Les produits de beauté sont des moyens peu onéreux de se faire plaisir, de se faire du bien."