L'incertitude politique freine-t-elle l'investissement des entreprises?

Invité sur BFM Business, le chef du département de la conjoncture de l'Insee Dorian Roucher a souligné que l'incertitude politique ne permettait pas aux entreprises de profiter "pleinement" de la baisse des taux.

L'incertitude politique pousse les entreprises à se montrer prudentes dans leurs investissements, malgré un environnement économique plus favorable. "Lorsqu'il y a des chocs d'incertitude, que l'on mesure via les marchés financiers ou en posant la question aux entreprises, on a derrière une baisse de l'activité qui transite essentiellement via l'investissement", a souligné ce mercredi le chef du département de la conjoncture de l'Insee, Dorian Roucher, sur le plateau de BFM Business.

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Dans une quasi-unanimité, les organisations syndicales et patronales ont elles-mêmes signé un communiqué commun à l'attention des responsables politiques, appelant au retour de "la stabilité, la visibilité et la sérénité" – seule la CGT n'y a pas pris part.

Les enquêtes menées par l'Insee montrent "une petite hausse" du nombre d'entreprises qui déclarent avoir "du mal à prévoir ce qui se passe dans les trois prochains mois", mais "ce n'est pas massif à ce stade", a nuancé Dorian Roucher, ajoutant que "l'incertitude actuelle reste moins forte qu'au moment de la crise sanitaire, où vraiment vous ne saviez pas ce que vous alliez pouvoir faire demain".

"Supplément de pessimisme"

Toutefois, du côté de l'investissement, "une accélération, en tout cas une baisse moins forte" de l'investissement devrait "en toute logique" être constatée "puisque la baisse des taux commencerait à se diffuser à l'investissement des entreprises", a-t-il poursuivi. Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui. "Quand on regarde les réponses des entreprises, elles restent encore très prudentes, bien plus que ne suggéreraient les déterminants macro-économiques", a précisé l'analyste de l'Insee.

"Dans ce supplément de pessimisme des entreprises sur l'investissement, on peut y voir l'effet de l'incertitude", a estimé Dorian Roucher.

Les entreprises se montrent "prudentes sur l'investissement dans les usines" car elles "ne savent pas ce que va être l'environnement fiscal et l'environnement social auxquels elles seront confrontées" dans les prochains temps, a-t-il précisé.

"On ne profite pas pleinement de la baisse des taux parce que le facteur d'incertitude vient freiner l'investissement", résume le chef du département de la conjoncture de l'Insee.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV