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L'Arabie saoudite veut séduire la France en faisant miroiter des investissements

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Le commerce entre Paris et Ryad a augmenté de 74% l'an dernier à 10,7 milliards d'euros sur un an.

L'Arabie saoudite entend accélérer ses partenariats commerciaux avec la France dans les années à venir, selon son ministre des investissements présent lundi à Paris, voulant profiter de l'appétit hexagonal pour les investissements à l'étranger et d'une accalmie de la pression internationale sur les droits humains.

"D'ici la fin de la décennie, des besoins d'investissements de plus de 3000 milliards d'euros auront été créés dans le royaume", a estimé lundi le ministre des investissements Khaled al-Faleh au cours d'un forum sur l'investissement franco-saoudien à Paris.

"Nous espérons qu'une bonne partie aura été financée par la coopération entre l'Arabie saoudite et la France", a-t-il poursuivi, en présence du ministre français du Commerce extérieur Olivier Becht.

Khaled al-Faleh a égrené les domaines dans lesquels la France a un rôle à jouer, du tourisme aux transports, en passant par la tech. Ryad a envoyé une délégation à l'occasion du forum Vivatech vendredi. Le secteur aérien est également ciblé et "des commandes devraient être annoncées" à l'occasion du salon du Bourget, a-t-il dit.

29e client de la France

Le commerce entre Paris et Ryad a augmenté de 74% l'an dernier à 10,7 milliards d'euros sur un an, dynamisé par les exportations françaises d'avions et les importations françaises de produits pétroliers dont le prix a fortement augmenté avec la guerre en Ukraine, selon les chiffres du ministère français de l'Economie.

L'Arabie saoudite était l'an dernier le 29e client de la France et le 25e fournisseur, les deux domaines étant en progression de six et sept places sur un an.

Le pays est parallèlement en pleine opération de charme dans la capitale, à l'image de la venue de nombreux dirigeants dont le ministre des Affaires étrangères et le prince héritier Mohammed Ben Salmane qui a rencontré vendredi le président français et assistera jeudi au forum pour un "nouveau pacte financier" destiné à trouver des financements pour le climat.

Lobbying pour rétablir une image négative

Ryad vise aussi à promouvoir sa candidature à l'Exposition universelle 2030, soutenue par Paris, et ainsi redorer une fois pour toute son blason, toujours très terni par l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018.

"Cela va prendre un peu de temps forcément", a estimé auprès de l'AFP Gérard Mestrallet, ancien PDG du groupe énergétique Engie aujourd'hui reconverti en président de l'Agence française pour le développement d'Al-Ula, un site touristique saoudien.

"Il y a un décalage significatif entre la réalité, un pays qui se transforme à grande vitesse et une image qui, avant ces cinq dernières années, n'était pas bonne", a ajouté le dirigeant français.

OC avec AFP