"Jusqu'à 2.800" départs volontaires: le franco-italien STMicroelectronics prévoit un large plan de transformation

Le site de STMicroelectronics à Crolles (Isère) - Jean-Philippe KSIAZEK
La taille dans les effectifs s'annonce massive. "Jusqu'à 2.800" salariés du groupe de composants électroniques franco-italien STMicroelectronics seront concernés par des départs volontaires à l'échelle mondiale sur une période de trois ans, dans le cadre du projet de transformation de l'entreprise, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué.
Ces départs s'ajouteront à "l'attrition naturelle" des effectifs et "devraient intervenir principalement en 2026 et 2027", a détaillé STMicroelectronics. Le groupe, au coeur d'une passe d'armes entre ses coactionnaires, la France et l'Italie, avait précisé fin janvier qu'il prévoyait une diminution de ses charges d'exploitation comprise entre 300 et 360 millions de dollars (288 et 345 millions d'euros) à l'horizon 2027.
"Tirer parti de nos sites existants"
STMicroelectronics, qui avait annoncé en octobre son plan de transformation, a indiqué qu'il concentrerait les investissements des prochaines années sur quelques modèles essentiels à la construction de semi-conducteurs. L'entreprise mise également sur l'intelligence artificielle (IA), dans les étapes de recherche et développement comme de fabrication, pour augmenter la productivité de ses sites, a-t-elle précisé.
"En nous concentrant sur des infrastructures de fabrication de pointe et sur les technologies 'mainstream' (les plus vendues, NDLR), nous continuerons à tirer parti de tous nos sites existants, avec des missions redéfinies pour certains d'entre eux afin de soutenir leurs succès à long terme", a indiqué le PDG du groupe Jean-Marc Chéry, cité dans le communiqué.
L'entreprise a également détaillé le devenir de ses différentes sites de production, répartis entre la France, l'Italie, Malte et Singapour, voués à se spécialiser et à augmenter leurs volumes de production.
Le PDG critiqué en Italie
Le patron du groupe est au coeur d'une montée des tensions entre Paris et Rome, co-actionnaires de l'entreprise à hauteur de 27,5%, qui a débuté mercredi avec une prise de parole du ministre italien des Finances, Giancarlo Giorgetti.
Dans des propos rapportés par Bloomberg et confirmés par le gouvernement italien à l'AFP, ce dernier a déclaré retirer son soutien à Jean-Marc Chéry sur fond du rejet par le conseil de surveillance de l'entreprise de l'une des deux candidatures proposées par l'Italie.
Jeudi, le conseil de surveillance, chargé du contrôle de la gouvernance de l'entreprise, a réaffirmé son soutien au PDG, tandis que le ministre italien des Entreprises Adolfo Urso se rangeait du côté de son gouvernement.