BFM Business
Entreprises

"J'adore les missions impossibles": le PDG d'Atos se dit prêt à supprimer 10 à 13.000 emplois pour redresser l'entreprise

placeholder video
Arrivé il y quelques mois à la tête d'Atos, Philippe Salle a pour ambition de redresser l'entreprise, une mission qui va s'accompagner d'une restructuration en profondeur.

Il n'a "quasiment pas hésité" à relever le défi en prenant les rênes d'Atos. Invité sur le plateau de BFM Business ce jeudi, le PDG du groupe informatique français Philippe Salle a détaillé son plan de restructuration et annoncé des baisses d'effectifs.

"L'idée c'est de chercher 400 à 500 millions de réductions de coûts en masse salariale", a déclaré Philippe Salle, arrivé à la tête d'Atos en février dernier.

Cet objectif correspond à plusieurs milliers d'emplois, autour de 10-13.000, indique le PDG d'Atos. Forte de 73.000 salariés actuellement, l'entreprise devrait passer à environ 60.000 "au point bas, courant 2026".

Parmi les pistes de restructuration d'Atos, Philippe Salle évoque l'objectif de rassembler les activités et les simplifier. Certains pays devraient donc être rayé de l'organigramme, comme l'explique le PDG: "il y a énormément de pays sur lesquels nos parts de marché sont faibles, mieux vaut se concentrer sur quelques pays et 'pousser les feux' sur ces pays-là". Il n'a pas cité les pays concernés, "plusieurs dizaines", indiquant que les négociations sont en cours.

Objectif croissance

Grevé par une lourde dette, Atos a lancé un plan stratégique et de transformation, baptisé "Genesis". L'objectif est de miser sur la rentabilité et la croissance du chiffre d'affaires, nécessitant une restructuration profonde de l'ex-fleuron français de la tech.

L'ambition fixée à 10% de marge opérationnelle à l'horizon 2028 ne fait pas peur à Philippe Salle.

"J'adore les missions impossibles. La société mérite d'être redressée, c'est un très beau challenge."

Selon la feuille de route dévoilée mercredi par le groupe, le chiffre d'affaires devrait atteindre entre 9 et 10 milliards d'euros à l'horizon 2028.

Le groupe affichait une dette colossale de l'ordre de 5 milliards d'euros, la restructuration financière achevée en décembre 2024 a permis de l'alléger de 2,1 milliards d'euros.

Helen Chachaty