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"Inquiétude" des pilotes de CMA CGM après la fin de l'accord avec Air France-KLM

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Le partenariat entre les deux entreprises prévoyait une exploitation commune des appareils tout cargo de leurs compagnies aériennes respectives et prendra fin le 31 mars.

Les pilotes de la compagnie CMA CGM Air Cargo (CCAC) ont fait part mercredi de leur "forte inquiétude" au sujet des conséquences sociales de la fin des accords entre leur maison mère et Air France-KLM, annoncée la veille. "Les pilotes CCAC ont besoin de réponses rapides quant à la pérennité de leurs emplois et quant à l'avenir même de CMA CGM Air Cargo en France", a indiqué le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) dans un communiqué.

Mardi, Air France-KLM et CMA CGM, armateur et logisticien, ont annoncé la fin surprise d'un partenariat commercial révélé il y a moins de deux ans. Ces accords, qui prévoyaient une exploitation commune par les deux sociétés des appareils tout cargo de leurs compagnies aériennes respectives, prendront fin le 31 mars, une décision justifiée par "un environnement réglementaire contraint sur certains marchés importants (qui) n'a pas permis à la coopération de fonctionner de manière optimale".

La réticence des autorités américaines sur un dossier à l'origine de la fin du partenariat

De source proche du dossier, c'est la réticence des autorités américaines à autoriser CCAC à intégrer l'alliance transatlantique Air France-KLM - Delta - Virgin Atlantic qui a fait capoter le partenariat. Or, selon le SNPL, "cet accord commercial devait permettre de démultiplier les synergies et favoriser le développement de la compagnie CCAC, qui, pour ce faire, a commandé de nouveaux avions", deux Boeing 777 et quatre Airbus A350.

CCAC, qui emploie selon le SNPL un peu plus de 120 pilotes, exploite actuellement cinq appareils (trois Airbus A330 et deux Boeing 777) basés à Paris-Charles-de-Gaulle. Selon le SNPL, les deux nouveaux 777, "qui devaient entrer dans la flotte française, seront finalement délocalisés aux Etats-Unis dès leur livraison en 2024, par l'intermédiaire d'une compagnie sous certificat de transport aérien américain".

"Les pilotes de CCAC et le SNPL sont donc doublement inquiets, tant pour la sauvegarde des emplois en France mais également pour le pavillon français, tant ce départ annoncé d'avions hors de France (et même hors de l'UE) est une très mauvaise nouvelle pour le fret aérien français et européen, et les emplois associés", selon la même source.
TT avec AFP