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INFO BFM BUSINESS. Malgré son incarcération, Nicolas Sarkozy va rester administrateur d’Accor et Lagardère

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L’ancien président de la République était présent hier au conseil d’administration du groupe contrôlé par Vincent Bolloré. Il votera également lors du conseil d’Accor qui se tiendra pourtant après le début de son incarcération.

Nicolas Sarkozy va garder ses mandats d’administrateur dans les entreprises cotées. L’ancien président de la République sera incarcéré mardi 21 octobre à la prison de la Santé mais votera au conseil d’administration d’Accor deux jours plus tard. Il sera incarcéré mardi 21 octobre à la prison de la Santé, bien qu'ayant fait appel de sa condamnation avec exécution provisoire pour "association de malfaiteurs" dans le dossier du financement de sa campagne de 2007 par la Libye.

Mais jeudi 23 octobre, il votera au conseil d’administration d’Accor. Le groupe hôtelier présentera ses résultats trimestriels et réunira ce jour-là ses administrateurs pour valider les comptes. Nicolas Sarkozy ne sera évidemment pas présent mais il n’a pas non plus prévu de démissionner malgré son incarcération.

"Sa condamnation n’est pas assortie d’une interdiction de gérer", explique son avocat Christophe Ingrain.

Sa peine comprend une inéligibilité et une interdiction de tout emploi public pendant cinq ans. Mais pas d’interdiction de gérer une entreprise privée.

Le PDG d'Accor "ne lui demander(a) jamais de partir"

"Rien ne l’empêche donc de rester administrateur", justifie une source proche d’Accor. Nicolas Sarkozy confiera son pouvoir au PDG, Sébastien Bazin, qui votera en son nom jeudi prochain. Invité au "matin d’HEC" mardi, ce dernier a rendu hommage à son ami de 30 ans. "Il nous a fait gagner un temps manifeste et nous apporte une analyse très appréciée sur beaucoup de sujets", a déclaré Sébastien Bazin.

"Pour toutes ces raisons, je ne lui demanderai jamais de partir d’autant plus que la loi ne l’exige pas. Il restera aussi longtemps qu’il le décidera et le souhaitera."

Cette décision fait grincer des dents auprès d’un actionnaire important d’Accor, Parvus, qui détient un peu moins de 10% du capital.

"Ils trouvent que cela fait désordre", reconnait un bon connaisseur du dossier.

L’ancien président de la République espère retrouver physiquement son siège lors de la prochaine réunion du conseil d’Accor qui doit avoir lieu en décembre, sous réserve de sa libération. En mai dernier, Nicolas Sarkozy a été renouvelé comme administrateur du groupe hôtelier jusqu’en 2028, poste qu’il occupe depuis 2017, "en connaissance des risques de sa condamnation", ajoute une source proche du groupe.

Présent jeudi au conseil de Lagardère

Chez Lagardère, un conseil d’administration s’est tenu jeudi, pour valider les comptes du troisième trimestre publiés après Bourse. Selon nos informations, Nicolas Sarkozy était présent. "Rien ne change, il reste au conseil", assure sobrement un proche de l’entreprise contrôlée par le groupe Bolloré. Le prochain conseil d’administration de Lagardère doit se tenir en décembre. L'ancien président espère y participer après être sorti de prison.

Lors de l’annonce de sa condamnation, le 26 septembre, Arnaud Lagardère avait apporté un soutien appuyé à Nicolas Sarkozy.

"Justice te sera rendue. Tes amis seront toujours à tes côtés, j’ai l’honneur d’en faire partie", avait écrit le PDG de Lagardère sur son compte Instagram.

Nicolas Sarkozy est administrateur de Lagardère depuis 2020 et a été renouvelé à son poste en mai dernier jusqu’en 2028. Il est aussi membre du comité couvrant notamment la RSE, la responsabilité sociale et environnementale, incluant également l’éthique.

Nicolas Sarkozy doit aussi rester à son siège d’administrateur chez Lov Group. La société de Stéphane Courbit contrôle le géant mondial de la production audiovisuelle Banijay. Lov lui appartient à 100% et n’est donc pas cotée en Bourse. Son avocat n’a "pas connaissance d’un changement", nous confirme-t-il. Contactés, Accor, Lagardère et Lov n’ont pas souhaité commenter nos informations.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business