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Vente du Doliprane: la PDG d'Upsa affirme que la France ne manquera pas de médicaments à base de paracétamol

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Alors que la filiale de Sanofi, Opella, va passer dans le giron américain, le numéro 2 Upsa affirme que l'approvisionnement de la France en médicaments à base de paracétamol sera toujours assuré. Elle rappelle en outre qu'une usine produisant le principe actif ouvrira en Isère en 2026.

Quand on pense au paracétamol, on a souvent le Doliprane en tête. Et pourtant, le Dafalgan et l'Efferalgan sont aussi des marques similaires qui présentent les mêmes vertus thérapeutiques.

Commercialisés par le laboratoire pharmaceutique français Upsa, ces médicaments occupent 20% du marché tricolore et représentent 500 millions de boîtes vendues dans le monde chaque année. Isabelle Van Rycke, PDG du groupe, s'est félicitée ce mardi sur le plateau de BFM Business des projets en cours visant à relocaliser la chaîne de valeur de l'industrie du paracétamol en France.

La présence d'actionnaires étrangers n'est pas une entorse à la souveraineté

Il faut dire que des inquiétudes planent sur la capacité de la France à maîtriser son approvisionnement en paracétamol depuis les pénuries vécues lors de la crise sanitaire. Et le fait qu'Opella, filiale de Sanofi, soit cédée au fonds américain CD&R a renforcé ces craintes.

Pour Isabelle Van Rycke, "l'ancrage français" est suffisant pour assumer cette souveraineté, quand bien même des actionnaires étrangers sont à la table. Son groupe ayant d'ailleurs été revendu en 2018 au groupe japonais Taisho Pharmaceutical.

"Notre usine à Agen produit 300 millions de boîtes par an et 3 des 4 étapes de la chaîne y sont concentrées", fait-elle valoir.
Isabelle Van Rycke, PDG d'Upsa - 22/10
Isabelle Van Rycke, PDG d'Upsa - 22/10
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Fabrication du principe actif: le chaînon manquant

La dernière étape est justement le nerf de la guerre: la fabrication du principe actif est aujourd'hui monopolisée par la Chine, l'Inde et les Etats-Unis. Il s'agit donc du chaînon manquant qui permettrait à la France de garantir une réelle souveraineté dans ce secteur.

"Rhodia, le dernier producteur en France de paracétamol avait décidé de délocaliser en 2008", déplore Isabelle Van Rycke. "Mais très bonne nouvelle: d'ici 2026, nous aurons droit à un paracétamol 100% français". Cette dernière fait référence au producteur Seqens qui vise une commercialisation en 2026 de 150.000 tonnes de paracétamol par an grâce à l'ouverture d'une nouvelle usine à Roussillon, en Isère.

"Nous souhaitons une maîtrise de l'ensemble de la chaîne de valeur en circuit court", défend Isabelle Van Rycke, qui prévoit une production française passant de 8.000 tonnes à 20.000 tonnes d'ici 2026. Upsa a d’ores et déjà signé un partenariat avec Seqens mais également le groupe Ipsophène à Toulouse qui entend produire 3.400 tonnes de paracétamol par an.

Pierre Berthoux