BFM Business
Industries

Sous-marins: la France face à l'Espagne, la Russie et la Corée du Sud pour gagner le contrat indien

Une vue du Suffren, premier sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) de nouvelle génération, le 12 juillet 2019 à Cherbourg en France (image d'illustration)

Une vue du Suffren, premier sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) de nouvelle génération, le 12 juillet 2019 à Cherbourg en France (image d'illustration) - ludovic MARIN © 2019 AFP

L'Inde compte lancer un appel d'offres pour l'achat de six sous-marins à propulsion diesel-électrique. La France est sur les rangs et a face à elle la Russie, l'Espagne et la Corée du Sud.

Pour le chef de la diplomatie de l’UE, l’incident avec les États-Unis dans l'affaire des sous-marins australiens est "clos". Désormais, d'autres contrats sont en vue pour Naval Group. En haut de la pile, une commande de l'Inde qui compte lancer un appel d’offres pour six sous-marins.

Selon le site Naval News, la marine indienne s'oriente, non pas sur des engins nucléaires, mais des sous-marins diesel-électrique comme la version du Barracuda nucléaire mis au point pour l'Australie. Pour ce contrat, la France a aussi des concurrents: l'Espagne avec le S-80-Plus, la Russie avec le Amur et la Corée du Sud avec le DSME-3000. "L'Allemagne avait également été candidate, mais a récemment déclaré qu'elle avait abandonné", signale le site spécialisé.

La compétition risque d'être rude et le prix ne serait pas le facteur déterminant pour remporter ce contrat. L'Inde n'a pas encore dévoilé les détails de ses besoins, mais des rapports et des analyses d'experts estiment que ces submersibles devront disposer de l'AIP (Air Independent Power). Ce système de propulsion permet un fonctionnement sans air extérieur pour éviter de sortir le tube d'air, schornchel, afin d'être encore moins visible en surface. L'Inde pencherait aussi pour que les sous-marins puissent être équipés de systèmes de lancement de missile de croisière supersonique BrahMos.

La France face à la Russie?

Sur ces deux impératifs, Naval Group serait en bonne place avec le Barracuda dont le diamètre de la coque, 8,5 mètres, est le plus important face à ceux des concurrents. Cette taille a été choisie pour lancer des missiles de croisière d'attaque et permettrait ainsi d'adapter les systèmes BrahMos.

L'autre atout de la France repose sur les relations avec l'Inde en matière d'armement. New Delhi a acheté des Rafale de Dassault, mais aussi des sous-marins de classe Scorpène à Naval Group.

D'autre part, après la crise des sous-marins australiens et l'annonce du pacte Aukus entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, la France et l'Inde se sont encore rapprochées. En septembre, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi se sont entretenus au téléphone, réaffirmant leur volonté de travailler ensemble "dans un espace indo-pacifique ouvert et inclusif".

Dans un tweet, Narendra Modi a souligné avoir discuté avec Emmanuel Macron d'une "plus étroite collaboration entre Inde et France dans l'indo-Pacifique", rendant hommage à "l'importance" du partenariat stratégique bilatéral.

Mais la Russie reste un adversaire redoutable. Si son sous-marin ne semble pas correspondre aux besoins du client, les relations entre Moscou et New Delhi sont solides. La marine indienne dispose toujours de sous-marins russes de la classe Kilo. Entrés en service malgré au début des années 80, ces modèles diesel-électriques seraient toujours parmi les plus silencieux.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco