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"Si on joue à armes égales, on gagnera": Marc Ferracci plaide pour la réciprocité dans les accords commerciaux

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Alors que l'accord entre l'Union européenne et les pays du Mercosur est dénoncé par les agriculteurs, le ministre délégué chargé de l'Industrie déplore l'absence de clauses garantissant la réciprocité entre les différents partis.

Son ministère est également concerné par l'accord entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. Invité de la matinale de France 2, le ministre délégué chargé de l'Industrie a appelé à la cohérence et à "avoir une approche globale" du sujet alors que les agriculteurs dénoncent un accord qui les expose à une concurrence déloyale. "Le problème avec le Mercosur est qu'il ne contient pas suffisamment de clauses qui garantissent la réciprocité, admet Marc Ferracci sur Télématin. Si on n'a pas cette réciprocité, à un moment ou à un autre tout le monde est perdant."

"Je pense que nos industriels peuvent gagner dans la compétition internationale si on leur permet de jouer à armes égales, assure-t-il. Si on joue à armes égales, on gagnera."

Car dans le même temps, l'accord doit permettre à plusieurs filières industrielles en difficultés, comme l'automobile, d'accéder à un marché de plus de 200 millions de consommateurs. Bien que le secteur industriel ait embauché quelque 240.000 personnes en 2024 selon les chiffres avancés par le ministre, ce dernier ne nie pas les difficultés d'un certain nombre d'entreprises. "Face à ces difficultés, la méthode du gouvernement est d'essayer de trouver des repreneurs pour les sites, essayer de maintenir l'activité industrielle", explique-t-il.

Il prône notamment un travail sur le terrain aux côtés d'acteurs locaux comme les élus. Après sa visite mouvementée sur le site Michelin de Cholet, il n'écarte pas la possibilité de se rendre sur le site ArcelorMittal de Reims à la demande du maire de la ville. "Souvent, l'Etat est au rendez-vous pour mettre de l'argent et sécuriser le modèle économique des entreprises, insiste Marc Ferracci. On a sauvé beaucoup d'entreprises ces dernières années."

"Aligné avec la position d'Antoine Armand"

En préambule de l'interview, le ministre délégué chargé de l'Industrie a apporté son soutien à Antoine Armand. Son collègue de Bercy a déclaré dans un entretien au Parisien que "les entreprises ne doivent pas être la variable d'ajustement" après la réduction par le Sénat des allègements de cotisations patronales dans le budget de la Sécurité sociale : "Je suis tout à fait aligné avec la position d'Antoine Armand. Depuis 2017, nous avons fait beaucoup d'efforts pour baisser le coût du travail."

"Je souhaite que le coût du travail n'augmente pas à la fin. S'il est possible de trouver des économies ailleurs, je le souhaite."

A l'instar d'Antoine Armand il y a quelques semaines, Marc Ferracci a d'ailleurs qualifié de "piste intéressante" la nouvelle "contribution" de sept heures de travail sans rémunération par an votée par le Sénat mercredi : "Cela fait partie des pistes de réflexion pour trouver des ressources supplémentaires." "Le sujet dans notre pays est d'augmenter la quantité de travail à l'échelle d'une vie entière parce qu'au fond, l'écart de richesses avec d'autres pays s'explique par le fait qu'il y a moins de travail en France, estime le membre du gouvernement. C'est pour ça que le plein-emploi doit rester notre cap, notre objectif."

Timothée Talbi