Russie: Totalénergies annonce se désengager d'une importante usine de lubrifiants industriels
Le groupe français Totalénergies a annoncé lundi à l'AFP se désengager d'une importante usine de lubrifiants automobiles et industriels, située au sud-ouest de Moscou, continuant son retrait progressif du pays annoncé dans la foulée de l'offensive militaire du Kremlin en Ukraine.
"En ligne avec nos principes d'actions énoncés le 22 mars dernier, Totalénergies a abouti à un accord de cession de son usine de lubrifiant (industriel, NDLR) et de sa filiale Totalénergies Marketing Russia à une société, créée par l'équipe dirigeante russe de la filiale", a indiqué le groupe.
"La finalisation de la cession vient de s'achever suite à l'autorisation par les autorités russes permettant la mise en œuvre effective et définitive de la vente", a-t-il ajouté.
Lourde dépréciation d'actifs
Totalénergies n'a pas souhaité communiquer le montant de la transaction.
Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que l'usine allait reprendre la production dans les mois qui viennent sous une marque différente et sans apport de produits ou de technologies de Totalénergies.
Inaugurée en octobre 2018 en présence du PDG de Totalénergies Patrick Pouyanné, cette usine de lubrifiants automobiles et industriels, située dans la région de Kalouga, au sud-ouest de Moscou, permettait jusque-là au groupe français de produire localement en Russie ces produits destinés au marché intérieur.
Le groupe français continue ainsi son "retrait progressif" des actifs russes "tout en veillant à poursuivre l'approvisionnement en GNL de l'Europe" via le mégaprojet Yamal dans l'Arctique russe, a rappelé à l'AFP une source au sein de Totalénergies.
Selon l'agence de presse russe TASS, qui cite le nouveau directeur commercial de l'usine Iegor Popov, "un nouveau propriétaire a été enregistré le 2 mars" dernier et l'usine reprendra son "fonctionnement normal" à partir du 15 mars.
Totalénergies continue ses activités dans le champ gazier Yamal
Au moment de l'inauguration de l'usine en 2018, Totalénergies avait indiqué que le site disposait d'une capacité initiale de production annuelle de 40.000 tonnes de lubrifiants, avec la possibilité de monter à 70.000 tonnes.
Fin avril 2022, sur fond de conflit entre l'Ukraine et la Russie, Totalénergies avait annoncé un "début de repli" de la Russie, pays pourtant stratégique pour ses activités.
Au total, sur l'année 2022, Totalénergies a déprécié pour 15 milliards de dollars d'actifs russes, vendant notamment ses activités dans le champ pétrolier de Kharyaga et celui gazier de Termokarstovoye.
Seule exception majeure, Totalénergies continue à ce stade ses activités dans l'exploitation du champ gazier Yamal, un projet colossal qui n'est pas visé par les sanctions européennes visant Moscou.