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Les implantations industrielles en France reviennent à leur niveau de 2019

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Selon le dernier baromètre Ancoris, près de 600 implantations d'entreprises ont été comptabilisées au premier semestre 2022.

Un coup de mou pour l'industrie en France? Le dernier baromètre Ancoris compte 595 implantations d'entreprises (créations de sites ou relocalisations) en France au premier semestre 2022, contre 895 en 2021 et 658 en 2020 pour la même période. Après deux années exceptionnelles en termes de projets industriels, c'est un retour aux niveaux de 2019, année qui affichait 571 implantations d'entreprises au premier semestre.

Lors des deux années précédentes, en raison de la crise sanitaire, la "prise de conscience généralisée sur les ruptures des chaînes d'approvisionnement" et les "plans de relance" mis en œuvre par les gouvernements "ont créé des appels d'air assez importants", ce qui explique que les années 2020 et 2021 étaient "au-dessus des moyennes régulières que l'on peut observer", note Guillaume Gady, directeur général d’Ancoris, sur BFM Business.

Par ailleurs, une année d'élection présidentielle "marque toujours un petit temps de stand-by dans les prises de décision d'investissements", ajoute-t-il, précisant que cela ressemblait à ce qui était observé en 2012 ou en 2017.

Guerre en Ukraine

Malgré tout, si les implantations d'entreprises se rapprochent à nouveau des chiffres d'avant-crise, elles restent tout de même supérieures à celles décomptées ces années-là, "et même quand on remonte à des crises qui sont beaucoup plus lointaines comme 2008-2010".

L'effet de la crise sanitaire, avec une prise de conscience sur la nécessité de sécuriser les chaînes d'approvisionnement, se ressent encore. "On le retrouve dans les chiffres, mais on le voit aussi dans les discours des porteurs de projet, des chefs d'entreprise eux-mêmes", souligne Guillaume Gady.

Reste que le conflit en Ukraine, la hausse des prix et la crise énergétique pourraient enrayer la machine au second semestre 2022. Cela "vient encore perturber les chaînes d'approvisionnement et renforce cet attentisme, car lorsque vous êtes un porteur de projet, un chef d'entreprise, vous avez besoin d'être rassuré sur l'avenir pour pouvoir investir […]. On a besoin d'avoir des éléments de réassurance et aujourd'hui il y en a un peu moins que ce qu'on avait en 2021", explique-t-il.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV