Les colis que vous vous faites livrer contiennent... beaucoup de vide

L’emballage primaire du produit est souvent surdimensionné, avec des répercussions tout au long de la chaîne logistique, selon l'étude de DS Smith. - Philippe HUGUEN-AFP
Cet industriel de l'emballage a horreur du vide inutile en raison de son impact économique et environnemental. En effet, si chaque colis livré lié à des commandes e-commerce contient forcément du vide, dans 60 % des cas, il représente plus d’un quart du volume de l’emballage, selon une étude réalisée par DS Smith, fabricant britannique d'emballage en cartons ondulés.
"Dans le cas de commandes de produits individuels, conditionnés dans des emballages unitaires, la part potentielle de vide est encore plus élevée. Ce vide est souvent comblé avec des coussins d’air, du papier ou du polystyrène", explique l'étude.
Dans le détail, l'entreprise a analysé 190 livraisons de produits vendus en ligne, effectuées dans cinq pays différents par 44 détaillants, en mesurant l’espace vide contenu dans chaque emballage livré. Selon la catégorie de produits, le taux de vide varie de 18% pour les vêtements et chaussures à 64% pour la verrerie, marchandise fragile qui exige des protections pour être transportée. Les colis contenant des jouets (52%) et des articles de cuisines (50%) affichent des taux de vide supérieur ou égal à 50%, ce qui est plus étonnant.

L’étude explique ces taux élevés par l'emballage primaire du produit qui serait souvent surdimensionné. La faute, selon elle aux sites d'e-commerce qui utilisent des cartons standards et comblent le vide à l’aide de diverses solutions, ce qui accroît la quantité de matériau utilisée. En outre, un tiers des articles achetés en ligne sont retournés à l’expéditeur, signifiant que la même quantité de vide ferait de nouveau le même trajet.
DS Smith estime à 24 % l’élimination potentielle du vide dans les sept catégories de marchandises que ses équipes ont étudiées. "Cela correspond à 3,5 millions de conteneurs expédiés en moins chaque année. En admettant que ces 24 % s’appliquent à d’autres catégories, le nombre de conteneurs d’expédition pourrait donc être réduit de près de 61 millions d’unités par an à travers le monde", selon l'industriel.
"Les économies générées sur les dépenses logistiques par la suppression des coûts inutiles liés au vide transporté pourraient totaliser 46 milliards de dollars à l’échelle mondiale" conclut l'étude qui évalue les émissions annuelles de dioxyde de carbone liées au transport du vide dans les conteneurs acheminés des sites de fabrication jusqu’aux ports d’arrivée à environ 122 millions de tonnes équivalent CO2.