Le Japon entrave l'exportation de matériaux pour smartphones vers la Corée

Les exportateurs vont devoir à présent demander une autorisation pour chaque expédition vers la Corée du Sud, un processus qui prend à chaque fois environ 90 jours. - Kazuhiro Nogi -AFP
Le Japon a annoncé lundi le durcissement des conditions d'exportation vers la Corée du Sud de plusieurs produits utilisés pour la fabrication de puces électroniques et d'écrans de smartphones ou téléviseurs, sur fond de différend sur la Seconde Guerre mondiale.
Ces nouvelles règles, qui entreront en vigueur jeudi selon le ministère du Commerce et de l'Industrie (Meti), sont décidées après que des tribunaux de Corée du Sud ont ordonné à des sociétés japonaises d'indemniser des Sud-Coréens qu'elles ont forcés à travailler pendant le conflit mondial. Or, cette question avait été résolue, selon Tokyo, lorsque les deux pays ont renoué des relations diplomatiques.
"Le système de contrôle des exportations repose sur des relations internationales fondées sur la confiance. Mais après consultation des ministères concernés, il est clair que les relations de confiance entre le Japon et la Corée du Sud se sont considérablement détériorées", a déclaré le Meti dans un communiqué.
Une autorisation qui nécessite 90 jours d'attente
Ces nouvelles restrictions affectent trois produits chimiques ainsi que le transfert de technologies relatives à ces composés, en les retirant d'une liste qui facilitait leur exportation. Les exportateurs vont devoir à présent demander une autorisation pour chaque expédition vers la Corée du Sud, un processus qui prend à chaque fois environ 90 jours, ont expliqué les médias japonais.
Le Japon et la Corée du Sud, tous deux alliés des Etats-Unis, dont dépend en grande partie leur sécurité, entretiennent des relations tendues depuis des décennies au sujet de la colonisation brutale par le Japon de la Corée de 1910 à 1945. La querelle s'est envenimée après une série de décisions de la justice sud-coréenne enjoignant à des groupes japonais de dédommager des victimes du travail forcé.
Tokyo conteste la légalité de ces poursuites, estimant que ces contentieux ont été réglés par le traité de 1965 qui avait permis la reprise des relations diplomatiques bilatérales et qui incluait des réparations. Mais la justice sud-coréenne a plusieurs fois estimé que ce traité controversé ne portait pas sur les questions relatives au travail forcé au sein des usines japonaises.
Le sud-coréen Samsung Electronics est numéro un mondial du smartphone.