Le dernier fabricant américain de télés victime des taxes douanières de Trump

Element Electronics, modeste PME de Caroline du Sud, se prépare à licencier dans les prochains mois presque tous ses employés -126 personnes- et à fermer son site d'assemblage de téléviseurs, en raison de la hausse des droits de douanes sur certaines importations de Chine.

Les électeurs de Donald Trump seront surpris de l'apprendre, mais le relèvement des taxes douanières décidé par l'Administration Trump risque d'obliger la dernière entreprise produisant des téléviseurs "made in USA" à licencier ses ouvriers.

Element Electronics, modeste PME de Caroline du Sud, lance un cri d'alarme. Elle s'estime en effet directement victime du durcissement des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Et se voit obliger de préparer le licenciement d'ici quelques mois de presque tous ses employés -126 personnes- et de fermer son site d'assemblage de téléviseurs de Caroline du sud, en raison de la hausse des droits de douanes sur certaines importations venues de Chine.

Les composants des téléviseurs sont importés de Chine

L'administration Trump a en effet imposé des taxes supplémentaires qui s'appliqueront au 23 août 2018 à une liste de 279 produits importés de Chine. Dans le lot figurent des composants électroniques nécessaires aux téléviseurs de la PME et dont la hausse des taxes à l'importation renchérirait d'autant les prix de ces produits "made in USA" mettant en péril leur modèle économique.

"Comme nous sommes le seul assembleur de téléviseurs aux États-Unis nous pensons que l'inclusion de nos pièces détachées sur la liste des produits concernés est accidentelle et peut-être résolue. Element Electronics travaille dur pour retirer nos composants de la liste des produits taxés et reste confiant que la fermeture de notre usine de Caroline du Sud pourra être évitée" commente l'entreprise sur son compte Twitter (cf illustration ci-dessous).

Selon le site d'information américain, money.cnn.com, le bureau du représentant américain au Commerce, lequel traite les demandes d'exemption des taxes d'importation chinoises, n'a pas, pour l'instant, réagi officiellement, à la requête de la PME de Caroline du sud. Si la situation actuelle n'évolue pas, les licenciements pourraient commencer en octobre 2018.

Le cri d'alarme de ce petit fabricant américain illustre le problème posé par la politique de Trump vis-à-vis de la Chine, en remettant en cause les relations commerciales imbriquées entre les deux géants mondiaux. Détricoter ces flux croisés de marchandises provoque des dégâts collatéraux qui pénalisent certaines petites entreprises américaines. Celles-ci n'ont guère les moyens dont dispose Apple et consorts pour négocier avec l'administration Trump des exemptions ou des assouplissements relatifs aux taxes douanières.

Frédéric Bergé