"La moitié de ce qu’on vend aux États-Unis vient de Chine ou du Mexique": comment le géant français Legrand s'adapte à Donald Trump

Rien ne semble pouvoir entamer l'optimiste de Benoît Coquart. Le directeur général de Legrand peut compter sur une croissance solide, avec une hausse de son chiffre d'affaires de 12% et une augmentation du bénéfice net de 6% au premier trimestre 2025.
Le spécialiste français des équipements électriques Legrand est porté par ses activités dans les datacenters (20% du chiffre d'affaires), "qui compense largement la baisse dans le secteur du bâtiment".
Et alors que les profit warnings se multiplient de la part d'entreprises qui ont du mal à évaluer l'impact de la politique douanière de Donald Trump sur leur activité, Legrand semble plus confiant.
L'entreprise a annoncé ce mercredi 7 mai le maintien de ses objectifs, et chiffre le coût des droits de douane américains à 150 à 200 millions de dollars.
"La moitié de ce qu’on vend aux US est importé (...) notamment de Chine et du Mexique" indique Benoît Coquart sur BFM Business.
Hausse de prix et chaîne d'approvisionnement
Alors pour compenser l'impact de ses droits de douane, l'entreprise a déjà prévu de s'adapter. "Cela va passer par des hausses de prix ponctuelles sur les produits importés", explique-t-il.
"On va aussi travailler nos chaines d’approvisionnement pour bouger vers des productions avec de plus faibles tarifs (...) comme l'Inde ou le Vietnam", poursuit le dirigeant.
Pour l'instant, le groupe produit principalement en Chine et au Mexique. Pas question en revanche de rapatrier sa production aux États-Unis, en raison de la main d'oeuvre plus rare et plus coûteuse. "Il y a 4% de chômage aux États-Unis", rappelle-t-il.
Legrand indique viser pour 2025 une croissance de ses ventes comprise entre 6% et 10% (organique et par acquisition, hors effets de change) en "tenant compte des perspectives macroéconomiques mondiales actuelles et de politiques douanières se normalisant progressivement".