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L'équipementier aéronautique Safran s'installe à Lyon avec des conditions avantageuses

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a entendu les remarques de Philippe Petitcolin, patron de Safran, sur les difficultés d'investir en France

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a entendu les remarques de Philippe Petitcolin, patron de Safran, sur les difficultés d'investir en France - Eric Piermont - AFP

La métropole de Lyon a proposé de mettre à disposition de l'équipementier aéronautique français Safran un terrain pour y implanter une nouvelle usine, en s'alignant sur les conditions offertes par des sites américains concurrents.

"Le cahier des charges de Safran comportait beaucoup de sujets qui concernaient tant la métropole que l'Etat. Nous avons avancé sur tous ces sujets et, dans cette dernière ligne droite, nous avons répondu à la question du foncier en collant à l'offre américaine", a indiqué le président de la métropole David Kimelfeld, interrogé par l'AFP.

Le dossier est en discussion depuis trois ans, ce qui a pu pousser le patron de Safran Philippe Petitcolin à se plaindre des difficultés rencontrées par son entreprise pour implanter de nouvelles usines en France. "Ce n'est pas facile d'ouvrir une usine en France, il faut vraiment en avoir envie", avait-il regretté lors de la présentation des résultats annuels du groupe.

Une centaine d'emplois dans la nouvelle usine

"La solution de facilité serait d'investir à l'étranger, où on me proposerait des aides et où je serais accueilli à bras ouverts (...). Rien n'est fait pour aider l'industriel à investir en France", avait dénoncé Philippe Petitcolin. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait repris ces critiques au bond en s'engageant à regarder "point par point les difficultés" rencontrées par Safran dans ses projets d'implantation. Selon David Kimelfeld, la métropole de Lyon a proposé au groupe français un terrain de 15 hectares, à Feyzin, dans la Vallée de la Chimie, au prix de 15 euros le mètre carré.

Safran emploie déjà quelque 220 personnes à Villeurbanne, en proche banlieue lyonnaise, à la fabrication de disques de freins carbone pour l'aéronautique et l'automobile. Sa nouvelle usine, qui emploiera une centaine de personnes à la production de pièces en carbone, représente un investissement de 230 millions d'euros, a indiqué le groupe français. "Nous cochons désormais toutes les cases. J'espère qu'on va pouvoir finaliser dans les prochains jours cette négociation qui se trouve dans sa dernière ligne droite", a ajouté David Kimelfeld.

L'autre usine que souhaite construire Safran en France - une unité d'impression 3D - devrait être implantée sur le site du Haillan, près de Bordeaux. Au total, les deux projets doivent générer 300 emplois pour un investissement cumulé de 300 millions d'euros.

Pascal Samama avec AFP