Joël Barre (DGA): "l'armée française aura besoin de l'avion du futur"

Sur BFM Business, Joël Barre, délégué général pour l'armement à la DGA, reste confiant sur l'avancée du programme Scaf avec l'Allemagne, mais prudent, il note que "l'armée française aura besoin de l'avion du futur".

Crises obligent, les ventes d'armement sont en hausse dans tous les pays du monde. Grace aux ventes de Rafale, la France est en troisième place des exportateurs d'armement passant de 6 à 11% des ventes mondiales, soit 28 milliards d'euros sur la période 2017-2021, selon le rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Mais la compétition avec les Etats-Unis reste vive même au sein de l'Union européenne. L'Allemagne pourrait bientôt confirmer la signature avec Lockheed Martin pour l'achat de 35 F-35, fermant ainsi la porte au Rafale de Dassault Aviation.

Le Scaf reste une priorité

Sur BFM Business, Joël Barre, Délégué général pour l'armement à la DGA, est revenu sur les conséquences sur le programme Scaf (Système de combat aérien du futur) mené avec l'Allemagne et l'Espagne.

"Le Scaf reste une priorité pour l'Allemagne, affirme Joël Barre. La difficulté est de faire travailler ensemble Dassault et Airbus qui sont concurrents à l'export. Chacun veut tenir le manche. (...) Il "faut trouver "un accord de clareté sur la responsabilité industrielle".

"Il faut ne faut pas deux mais un responsable du programme, que ce soit le meilleur, le plus capable", ajoute le patron de la DGA en ajoutant que "les états et les industriels doivent trouver un équilibre".

Malgré la probable signature d'un contrat de F-35, Joël Barre reste confiant.

"De toute façon, l'armée française aura besoin de l'avion du futur", a-t-il rappelé.

Récemment, toujours sur BFM Business, Eric Trappier, patron de Dassault Aviation, n'a pas caché son scepticisme sur l'aboutissement d'un accord avec Airbus. Le dirigeant a même évoqué la préparation en cours d'un plan B qui permettrait à la France de mettre au point un avion du futur sans l'Allemagne si elle revenait sur sa participation au programme.

Selon la presse allemande, Berlin affirme que l'achat des F-35 ne remettra pas en cause le programme d'avion du futur. Le chancelier allemand Olaf Scholz a voulu écarter ces craintes fin février, estimant qu'à long terme, le projet d'avion européen était une "priorité absolue".

"Il est important pour moi (...) que nous construisions la prochaine génération d'avions de combat et de chars d'assaut en collaboration avec des partenaires européens", a-t-il affirmé.

Mais déjà, beaucoup se demande si le Scaf ne deviendra pas le Système de combat aérien français?

https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco