Huawei contre-attaque en portant plainte contre les États-Unis

La plainte de Huawei a été déposée à Plano, dans l'Etat du Texas (sud). Elle vise l'interdiction faite aux administrations américaines d'acheter les équipements et services du groupe chinois, ou de travailler avec des entreprises tierces qui sont ses clientes. - Nicolas Asfouri-AFP
Le géant mondial des télécoms porte la bataille qui l'oppose à l'administration américaine jusque dans les prétoires. Huawei a indiqué qu'une plainte avait été déposée à Plano (Texas). Elle vise l'interdiction faite aux administrations américaines d'acheter les équipements et services du groupe chinois, ou de travailler avec des entreprises tierces qui sont ses clientes. "Le Congrès américain n'a jamais pu fournir la moindre preuve pour justifier ses restrictions visant les produits Huawei. Nous sommes contraints de prendre cette action en justice en dernier recours", a indiqué dans un communiqué Guo Ping, l'un des présidents tournants de l'entreprise.
"Si cette loi est retirée, comme il se doit, Huawei pourra apporter aux États-Unis des technologies plus avancées et les aider à construire les meilleurs réseaux 5G", la cinquième génération de technologie mobile, a souligné M. Guo. Il a précisé que le groupe privé chinois allait demander des dommages et intérêts en raison des restrictions "inconstitutionnelles" le visant.
"Le gouvernement américain ne ménage aucun effort pour salir l'entreprise", a-t-il par ailleurs dénoncé lors d'une conférence de presse organisée au siège de Huawei dans la ville chinoise de Shenzhen.
Huawei rejettera toute injonction de Pékin sauf cas de crime ou de terrorisme
Selon les États-Unis, le Parti communiste au pouvoir en Chine pourrait utiliser les équipements de Huawei afin d'espionner d'autres pays ou de perturber des communications. L'administration américaine a interdit à l'entreprise chinoise de participer au déploiement de la 5G sur le sol américain. Ceux-ci disent s'inquiéter du fait que Pékin puisse utiliser des "backdoors", ces "portes d'entrée" informatiques dans les équipements télécoms permettant potentiellement d'espionner les communications.
Des inquiétudes qui trouvent leurs origines dans une loi obligeant les groupes dont le siège social est en Chine à apporter une aide technique aux services de renseignement.
Sur ce dernier point, le responsable juridique de l'entreprise a reconnu mercredi que le groupe répondrait bien aux demandes du gouvernement chinois, mais uniquement pour les affaires de terrorisme ou les activités criminelles. "Mais si cela allait au-delà des stipulations expresses mentionnées par la loi, nous rejetterions une telle demande", a indiqué Song Liuping. Selon lui, l'installation de "backdoors" constituerait un "suicide" commercial si l'affaire était révélée.