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Hervé Derrey (Thales Alenia Space): l'Europe "a tout ce qu'il faut" pour lancer sa constellation de satellites

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Invité de BFM Business, le PDG réagit à l'accord politique trouvé ce mercredi à Bruxelles pour avoir sa propre constellation de satellites de communications.

Les 27 pays de l'Union européenne se sont mis d'accord sur la nécessité pour l'UE d'avoir sa propre constellation de satellites de communications, a affirmé mercredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, saluant un "acte de souveraineté fort"

"Nous ne voulons pas que les voitures autonomes dépendent de signaux étrangers, nous ne voulons pas que l'internet haut débit dépende d'un signal américain ou chinois", s'est félicité Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie.

Face aux constellations privées Starlink d'Elon Musk (42.000 satellites prévus) ou Kuiper de Jeff Bezos (3.200 satellites), Oneweb porté par le gouvernement britannique (650 satellites) ou encore le projet Guowang chinois (13.000 satellites), l'enjeu pour l'Europe est de rester maîtres de ses communications via l'espace et de lancer sa constellation avant que les orbites et fréquences ne soient trop encombrées.

Un investissement probable de 6 milliards d'euros public/privé

Sur le plateau du Grand journal de l'éco, Hervé Derrey, PDG de Thales Alenia Space met en avant une décision de "très bon augure".

"Nous avons tout ce qu'il faut pour lancer des projets de ce type, nous avons à la fois les compétences et les technologies et la puissance industrielle, il nous faut juste un grand programme et de ce point de vue, le lancement du programme est de très bon augure", souligne-t-il

Pour une fois, l'Europe veut aller vite et dépasser ses traditionnelles lourdeurs. "Le calendrier est serré", souligne Hervé Derrey. Les premiers satellites doivent être opérationnels en 2024.

Le coût estimé est de 6 milliards d'euros. "2 milliards seraient mis sur la table par la Commission, 2 milliards des Etats et 2 milliards du privé, l'idée est de monter partenariat public/privé (PPP) sachant que les services proposés seraient institutionnels mais aussi pour les usagers", explique le dirigeant.

Les Etats ont d'ailleurs fixé comme cadre que la rentabilité commerciale de la constellation soit garantie, que les PME "puissent être valorisées dans ce projet" et qu'elle ne se fasse pas au détriment d'autres programmes, en particulier le programme Copernicus de surveillance de la Terre.

Olivier Chicheportiche avec AFP