Guillaume Faury (PDG d'Airbus): "les compagnies aériennes émergent mais la situation reste fragile"

Avec un carnet de commandes bien rempli, notamment grâce à Air France-KLM, Airbus semble avoir tourné la page Covid. En tout cas pour le moment. Dans le Journal du Dimanche, Guillaume Faury, le patron de l'avionneur européen se satisfait de ces très bon résultats qui placent Airbus devant Boeing en appareils commandés.
"Ces contrats sont un signe fort alors que nos clients, les compagnies aériennes, commencent à émerger de la crise et à préparer l'avenir. Le remplacement de leurs flottes par des appareils de dernière génération est un levier déterminant pour réduire leurs émissions", souligne-t-il.
Pour autant, cette reprise risque d'être fortement contrariée par l'émergence du variant Omicron qui pousse de plus en plus de pays à réintroduire des restrictions pour les voyageurs étrangers.
"Nous allons réussir, nous le devons"
"Restons toutefois prudents: le trafic aérien est reparti, fortement sur les lignes intérieures, plus timidement à l'international. Mais la situation reste fragile, comme nous le montrent les nouvelles restrictions et le variant Omicron", confirme-t-il.
Pour autant, le dirigeant se veut optimiste et confirme la feuille de route du groupe. "Si notre industrie commence à mettre la pandémie derrière elle, les années à venir vont amener des défis majeurs, comme la remontée en cadence et la décarbonation".
Airbus entend répondre au défi posé par la transition écologique dans l'aérien et à l'objectif fixé par Emmanuel Macron: mettre en service un avion bas carbone à l'horizon 2030. C'est à dire demain.
"L'aviation commerciale n'est qu'au début de son histoire si nous réussissons ce défi. (...) Si l'on y parvient, l'avion deviendra le moyen de transport idéal. Nous nous sommes vraiment attaqués à cela avec ambition et détermination. Nous mettons énormément de ressources pour fédérer autour du nous des gens du transport aérien, de l'énergie, des aéeroports, des régulateurs, des grands financers de la planète. Nous allons réussir, nous le devons", martèle-t-il.