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France Loisirs va fermer la quasi-totalité de ses boutiques et licencier la plupart des salariés

Manifestation CGT le 29 avril 2013 à Paris devant le siège d'Actissia, la maison mère de France Loisirs

Manifestation CGT le 29 avril 2013 à Paris devant le siège d'Actissia, la maison mère de France Loisirs - FRANCOIS GUILLOT © 2019 AFP

Le club de livres accusait une perte importante et sera finalement repris par le groupe Financière trésor du patrimoine, au prix d'un large démantèlement. Sur les 122 boutiques, seules quatorze seront conservées.

France Loisir bouge encore, mais sort de sa procédure de liquidation judiciaire terriblement désossé. Le tribunal de Paris a choisi, ce lundi, l'offre de reprise du groupe Financière trésor du patrimoine, qui s'est engagé à conserver 47 postes en CDI sur les 484 que comptait France Loisirs. Du côté des boutiques, seules quatorze seront maintenues sur les 122 en France.

En ajoutant les 4 autres sociétés de la maison-mère, 138 salariés sont repris, dont  91 sur 221 dans les sites du Nord de la France, indique la Financière trésor du patrimoine.

La saignée était attendue: l'autre offre, celle du géant des contenus Reworld Media, était un peu meilleure puisqu'elle impliquait de garder 109 salariés mais elle était jugée "insuffisamment aboutie" et impliquait la fermeture des filiales que le nouvel acquéreur veut conserver.

Le club de livres France Loisirs, fondé en 1970, propose des avantages en échange d'un abonnement.

Amazon, grèves, Covid-19...

Le groupe a enchaîné les déboires ces dernières années et a vu le nombre d'abonnés fondre, passant de plus de deux millions dans les années 1980 et 800.000 aujourd'hui.

Il connait alors un premier redressement judiciaire en 2017 avant d'être repris par le groupe Actissia. Son patron, Adrian Diaconu, mettra 30 millions d'euros de sa poche pour sauver l'entreprise, en vain.

Les multiples crises (gilets jaunes, grèves et Covid-19) ont creusé le déficit de France Loisirs, qui a surtout tardé à se lancer dans le e-commerce où Amazon s'est rapidement imposé.

"Il est triste qu’une centaine de boutiques ne soient pas reprises, mais cette activité trop lourde n’est plus rentable depuis très longtemps, et n’est même plus en capacité de contribuer ne serait-ce qu’à sa propre administration" souligne la Financière trésor du patrimoine, qui indique que "la perte d'emplois est limitée à 2 ou 3 personnes au maximum par ville."

Selon le jugement du tribunal, consulté par Le Monde, la Financière trésor du patrimoine a sorti 500.000 euros pour racheter France Loisirs et estime le besoin de financement à 5,3 millions d’euros. L'objectif est un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros 2022.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business