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Florence Parly "irritée" par les problèmes de corrosion des hélicoptères Caïman de la Marine nationale

Sur un parc de 27 Caïman, la version marine du NH-90, seulement 7 sont opérationnels

Sur un parc de 27 Caïman, la version marine du NH-90, seulement 7 sont opérationnels - BOS/Marine Nationale/Défense

Vendredi, Florence Parly se rendra à Marignane sur le site d’Airbus Helicopters pour célébrer les ventes à l'export du constructeur et soulever les problèmes du Caïman dont 20 appareils sur 27 sont en maintenance.

Cette semaine, l'agenda de Florence Parly est chargé. Après un voyage de deux jours en Bretagne, mercredi et jeudi, d'abord à Brest pour la réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne, puis à Lorient avec Nikos Panagiotopoulos, ministre grec de la Défense pour suivre le chantier des frégates commandées par la Grèce, la ministre des Armées se rendra vendredi sur le site d’Airbus Helicopters de Marignane.

Cette visite vise à évoquer les succès à l'export du constructeur, mais pas seulement. Florence Parly compte aussi aborder un dossier moins heureux, celui des problèmes maintenance (Maintien en condition opérationnelle, ou MCO) de l'hélicoptère Caïman (la version marine du NH90).

Sur les 27 appareils, seulement 7 sont disponibles, soit 26% du parc a confirmé l’ingénieure générale hors classe de l’armement Monique Legrand-Larroche, directrice de la Maintenance aéronautique (DMAé) le 6 janvier lors d'un point presse. Cette situation repose sur des "rénovations en cours et des mises à hauteur qui impose des immobilisations importantes", a précisé cette responsable.

Problèmes de corrosion

Monique Legrand-Larroche ajoute qu'en plus le Caïman marine est affecté par une corrosion "très importante sur ces appareils au bout de quelques années et qui nécessite des reprises".

Selon le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, "cette question-là, irrite la ministre et doit être réglée". Florence Parly compte faire "passer des messages extrêmement calibrés, précis et sans ambiguïté" sur cet appareil.

Le problème des Caïman a été soulevé à plusieurs reprises depuis plusieurs années. Le site Opex360 rappelait en novembre qu'en 2017, le chef d’état-major de la Marine nationale, à l'époque l’amiral Christophe Prazuck, s'agaçait aussi du fait qu’il fallait "plus de 30 heures" de maintenance pour seulement une heure de vol.

"Nous y épuisons nos mécaniciens et nos flottilles pour un rendement assez faible", déclarait l’amiral Prazuck en pointant des "problèmes de maturité technique, de corrosion et de maintenance que l’on n’arrivera pas à résoudre du jour au lendemain".

De toute évidence, Florence Parly compte accélérer les choses.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco