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Eric Trappier (Dassault) constate la crainte d'une armée française manquant de Rafale

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Sur BFM Business, le PDG du fabricant du Rafale réagit aux inquiétudes du chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace qui craint que la France manque d'avions de chasse notamment à cause des ventes d'appareils d'occasion.

Les récents succès à l'export du Rafale sont une bonne nouvelle pour le commerce extérieur français mais ne mettent-ils pas en danger notre propre défense, notamment avec la vente de Rafale d'occasion à certains pays?

Ce lundi, le général Stéphane Mille, le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace (CEMAAE) affichait une certaine inquiétude due aux nouvelles tensions géopolitiques. Le pilote plaide pour le respect des objectifs de l'actuelle Loi de programmation militaire qui prévoit à horizon 2030 une cible de 185 avions de combat Rafale pour l'armée de l'Air, soit "un strict minimum dans l'environnement d'insécurité" actuel.

Or la France a récemment vendu 12 Rafale d'occasion à la Grèce et 12 à la Croatie, qui doivent être prélevés sur la flotte française. "Aujourd'hui, je dispose d'un peu plus de 100 Rafale" et "ma période critique sera entre 2023 et 2025 avec tous les prélèvements" dit-il.

Les avions vendus à la Grèce et à la Croatie "seront rattrapés"

Invité du Grand journal de l'éco ce lundi, Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation conteste cette crainte de devoir déshabiller l'armée française pour livrer des pays tiers. "Ces avions (d'occasion vendus à la Grèce et à la Croatie, NDLR) seront rattrapés puisqu'une commande française a été passé de +12 avions et très certainement 12 avions supplémentaires plus tard. Donc c'est une affaire de planning et de livraison".

Et de poursuivre: "après, c'est à l'Etat major des armées de s'exprimer sur le nombre d'avions dont ils ont besoin compte tenu du contexte. Aujourd'hui, il y a l'armée de l'Air puis il y a la Marine aussi donc ça fait des formats bien au-dessus de 100".

Eric Trappier déclare néanmoins qu"'il y a une période dans laquelle il manque peut-être des avions, si c'est ce que disent les Armées, et n'oublions pas qu'il y a aussi les Mirage 2000 qui vont devoir être remplacés".

Pour autant, le PDG souligne que "l'armée gère les priorités en fonction des besoins qui sont exprimés par le chef des Armées qui est le président de la République. Je sais qu'ils savent comme dit l'armée de l'Air faire face à toutes les situations. Ils veulent un peu plus d'avions compte tenu de ce contexte un peu plus difficile pour les années à venir".
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business