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Electricité: la centrale à charbon de Cordemais pourrait se convertir au bois

La centrale à charbon de Cordemais, située au bord de la Loire, emploie 400 agents EDF et 400 salariés de sous-traitants..

La centrale à charbon de Cordemais, située au bord de la Loire, emploie 400 agents EDF et 400 salariés de sous-traitants.. - Loïc Venance-AFP

Si sa conversion à la biomasse réussit, la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) pourra fonctionner au-delà de 2022. La fourniture en électricité de la Bretagne en serait sécurisée au-delà de cette date-butoir fixée pour l'arrêt de ces centrales polluantes.

Le gouvernement a entrouvert la porte au projet de conversion à la biomasse (remplacement du charbon par des pellets de bois) de la centrale de Cordemais (Loire-Atlantique). Le site, le plus important de France dans sa catégorie, pourra fonctionner au-delà de 2022, date-butoir fixée pour l'arrêt de ces centrales polluantes (elles sont quatre en France). L'enjeu serait de garantir l'approvisionnement en électricité de la Bretagne, si son projet de conversion à la biomasse réussit, a annoncé le ministre de la Transition écologique aux syndicats.

L'année 2022 pour l'arrêt de la centrale ne serait plus un couperet

"La première étape de la lutte pour gagner un avenir à la centrale à charbon a été franchie. Le verrou de 2022 pour la centrale de Cordemais n'est plus un couperet", s'est félicité Gwenael Plagne, délégué syndical CGT d'EDF, à l'issue d'une réunion avec les représentants syndicaux au ministère de la Transition écologique hier jeudi matin.

François de Rugy met en avant "l'importance" de la centrale de Cordemais dans l'approvisionnement de la péninsule bretonne, qui dispose de peu de moyens de productions propres, ainsi que "les incertitudes" entourant les dates de mise en service du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) et de la centrale à gaz à Landivisiau (Finistère), censés couvrir les besoins électriques de l'ouest de la France après 2020.

Un ratio de 80% de biomasse visé pour 2022/2023

À Cordemais, EDF teste depuis 2016, avec son projet Eco combust, un dispositif de co-combustion (charbon/bois) à base de biomasse avec des granulés noirs de bois de récupération. Son objectif est de parvenir à un ratio de 80% de biomasse et 20% de charbon à "l'hiver 2022/2023", avant d'atteindre le "100% biomasse à horizon 2025/2027", selon Gwenael Plagne, délégué syndical CGT d'EDF, et un essai a été validé en août 2018.

Qualifiant ce projet d'"intéressant", les ministres estiment que l'utilisation de biomasse "pour un nombre d'heures limité aux besoins du réseau, pourrait le cas échéant s'accompagner d'une fraction de charbon, dans des proportions ne dépassant pas toutefois 20% des volumes totaux".

Située en bordure de l'estuaire de la Loire, à 30 km à l'ouest de Nantes, la centrale de Cordemais emploie 378 salariés EDF et 250 salariés d'entreprises prestataires. Avec la concrétisation du projet Eco combust, la quasi-totalité des 400 emplois, statutaires, CDD et intérimaires de la centrale de Cordemais, ainsi que 400 autres emplois liés à l'activité du site pourraient être maintenus.

Frédéric Bergé avec AFP