"Devenir un simple spectateur": le cri d'alarme du secteur naval, menacé par les droits de douane de Trump

Les chantiers navals de Saint-Nazaire peinent à recruter. - Loïc Venance - AFP
Le secteur naval s'inquiète des répercussions engendrées par les droits de douane instaurés par le gouvernement américain, qui, "en contournant les règles traditionnelles de l'Organisation mondiale du commerce", menacent la compétitivité de l'industrie navale. Le Gican, le syndicat professionnel du secteur, tire la sonnette d'alarme.
"L'Europe risque un décrochage rapide si elle persiste à respecter seule des normes commerciales dépassées", et en l'absence de mesures, elle pourrait "devenir un simple spectateur".
Le Gican met en exergue les risques pour le marché des drones maritimes, particulièrement dynamique en France (Exail, Marinetech, Seaowl…), mais aussi les conséquences de l'appel à la relocalisation industrielle aux États-Unis, à même de pénaliser les projets d'investissement en Europe.
Un plan d'action et des recommandations
Le Gican incite donc à "mettre en place une stratégie industrielle européenne" pour préserver la compétitivité des chantiers navals et formule six "recommandations stratégiques".
Parmi les actions préconisées figurent notamment: le soutien aux investissements et au financement de programmes nationaux, incluant la recherche, le développement et l'innovation, l'application de la préférence européenne pour les marchés de renouvellement et de modernisation des flottes, le renforcement du caractère dual (civil et militaire) des technologies, l'harmonisation des formations et des qualifications, la mise en place d'une "task force commerciale" pour soutenir les industriels du secteur.