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Cette start-up française mise 110 millions d'euros pour nourrir les animaux avec des insectes

Ÿnsect a construit un premier site de production d’insectes à grande échelle; situé près de Dole (Jura) en Bourgogne-Franche-Comté.

Ÿnsect a construit un premier site de production d’insectes à grande échelle; situé près de Dole (Jura) en Bourgogne-Franche-Comté. - -

Ynsect a bouclé une levée de fonds de 125 millions de dollars (110 millions d'euros) pour développer des protéines d'insectes destinées à l’alimentation animale et aux engrais organiques. Ces fonds serviront à bâtir son futur site de production situé près d'Amiens (Somme).

Une start-up française du secteur agricole a réussi à réunir pour se financer des sommes à faire pâlir d'envie les sociétés de haute technologie. Fondée en 2011, Ÿnsect a bouclé un très important tour de table de 110 millions d'euros pour se lancer sur le marché mondial des protéines d'insecte destinés à l’alimentation animale (animaux domestiques et poissons) et aux engrais organiques. Sûre de son fait, la start-up affirme disposer déjà d’un carnet de commandes de 70 millions de dollars de chiffre d’affaires sur les quatre prochaines années.

Mené par le fonds Astanor Ventures et appuyé par plusieurs fonds d’investissement internationaux -Bpifrance, Talis Capital, IdInvest Partners, Finasucre et Compagnie du Bois Sauvage-, cet investissement est à ce jour le plus important jamais réalisé hors des États-Unis dans le domaine de l’Agri Tech, selon la banque publique d'investissement.

L'usine produira 20.000 tonnes de protéines par an

Le niveau très élevé des sommes réunies pour financer Ynsect se justifie par le développement d’un nouvel outil industriel: le futur site de production, situé à Poulainville (Hauts-de-France) près d'Amiens (Somme) s'ajoutera à un premier site existant près de Dole (Jura). La future ferme "verticale" assurera l’élevage et la transformation d’insectes à grande échelle pour servir le marché mondial. À son plein rendement ce site produira environ 20.000 tonnes de protéines par an grâce à des technologies brevetées de production à grande échelle. 

Les fondateurs de la start-up ont jeté leur dévolu sur le Tenebrio Molitor, nom scientifique d'un petit scarabée connu sous le nom de ver de farine. Ce choix se justifie par l'adaptation des larves de ce coléoptère à la production à grande échelle. Elles seront ensuite transformées en des nutriments (sous forme de poudre) pour les animaux de compagnie mais aussi pour l'aquaculture de crevettes, saumons, truites et bars.

Bientôt une usine en Amérique du Nord

L'usine assurera aussi la transformation des insectes en un fertilisant dont l’efficacité serait, selon Ynsect, prouvée sur de nombreuses cultures: blé, colza et maïs.

Ce nouveau tour de table porte à 175 millions de dollars les fonds déjà levés depuis la création de l’entreprise en 2011. En parallèle de ces développements en France Ÿnsect prévoit d’accélérer son programme d’expansion internationale en ouvrant une nouvelle usine en Amérique du Nord pour servir le marché mondial de la nourriture animale est en croissance rapide et estimé à 500 milliards de dollars[1], alors que le marché des fertilisants représente environ 200 milliards de dollars.

Les fondateurs de la start-up ont jeté leur dévolu sur le Tenebrio Molitor, nom scientifique d'un petit scarabée connu sous le nom de ver de farine. Ce choix se justifie par l'adaptation des larves de ce coléoptère à la production à grande échelle. Elles seront ensuite transformées en des nutriments (sous forme de poudre) pour les animaux de compagnie mais aussi pour l'aquaculture de crevettes, saumons, truites et bars.

Bientôt une usine en Amérique du Nord

L'usine assurera aussi la transformation des insectes en un fertilisant dont l’efficacité serait, selon Ynsect, prouvée sur de nombreuses cultures: blé, colza et maïs.

Ce nouveau tour de table porte à 175 millions de dollars les fonds déjà levés depuis la création de l’entreprise en 2011. En parallèle de ces développements en France Ÿnsect prévoit d’accélérer son programme d’expansion internationale en ouvrant une nouvelle usine en Amérique du Nord pour servir le marché mondial de la nourriture animale est en croissance rapide et estimé à 500 milliards de dollars[1], alors que le marché des fertilisants représente environ 200 milliards de dollars.

Frédéric Bergé