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"Ce n'est pas le sujet": Éric Lombard juge que la nationalisation d'Arcelormittal "n'a pas d'intérêt"

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Invité sur BFM Business, le ministre de l'Économie a indiqué que la priorité était de protéger le marché européen de l'acier fragilisé par les droits de douane de Trump et la concurrence asiatique.

Après Emmanuel Macron mardi, Éric Lombard s'est à son tour opposé à la nationalisation d'Arcelormittal. Invité sur BFM Business ce jeudi, le ministre de l'Économie a jugé que "dans le cas présent, ce n'est franchement pas le sujet".

En pleine crise de l'acier en Europe, plusieurs voix se sont élevées dans la classe politique et du côté des organisations syndicales pour appeler à la nationalisation d'Arcelormittal qui a annoncé vouloir supprimer 600 postes dans sept sites industriels du nord de la France.

Reste que pour Éric Lombard, l'outil de la nationalisation "ne remplace pas une politique industrielle". "Le problème d'Arcelormittal, ce n'est pas qui est propriétaire de l'entreprise (...)", a-t-il dit. Avant d'ajouter: "Il faut qu'on ait les conditions économiques pour lesquelles (la nationalisation) fonctionne, parce que si les conditions ne sont pas réunies, on va acheter quelque chose qui va être perdant, ça n'a pas d'intérêt".

Droits de douane et "concurrence exacerbée"

Le ministre de l'Économie a rappelé que "l'acier comme l'aluminium et comme l'automobile fait l'objet d'une taxation de l'adminisatration Trump de 25%" ainsi que d'"une concurrence absolument exacerbée, notamment avec l'Asie à des conditions subventionnées".

"Donc la première étape pour l'ensemble des sidérurgistes européens (...) c'est de protéger le marché européen, parce que sinon il n'y a pas de viabilité économique", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il n'y avait "pas de plan B à l'existence d'une sidérurgie européenne indépendante" car c'est "un impératif stratégique".

De son côté, Arcelormittal a réaffirmé ce jeudi son "intention" d'investir dans la décarbonation de son site de Dunkerque (Nord) à hauteur de 1,2 milliard d'euros, à condition toutefois que Bruxelles concrétise ses mesures de protection de l'acier européen.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco