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ArcelorMittal: Macron refuse la nationalisation et assure que les sites de Dunkerque et Fos-sur-Mer seront "sauvés"

Le président français Emmanuel Macron, lors d'une émission spéciale de la chaîne TF1 à Saint-Denis, le 13 mai 2025.

Le président français Emmanuel Macron, lors d'une émission spéciale de la chaîne TF1 à Saint-Denis, le 13 mai 2025. - Ludovic MARIN

Lors d'un entretien sur TF1, Emmanuel Macron annonce qu'ArcelorMittal ne sera pas nationalisé. Le président de la République a aussi annoncé que les sites de Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) seraient "sauvés".

"Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal parce que ce serait dépenser des milliards d'euros", a tranché mardi Emmanuel Macron, affirmant toutefois "les yeux dans les yeux" que les sites de Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) seraient "sauvés".

Le deuxième sidérurgiste mondial, aux prises avec une crise historique de l'acier en Europe, envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites industriels du nord de la France.

"La réponse, ça n'est pas nationaliser"

"La réponse, ça n'est pas nationaliser (mais) avoir des garanties de développement", a fait valoir le chef de l'Etat lors d'un entretien sur TF1 où il était confronté à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

"Il faut mettre en place ce qu'on appelle des clauses de sauvegarde, c'est à dire protéger le marché européen. On a commencé à prendre cette décision sous pression française: la Commission l'a annoncé en février", a-t-il ajouté.

"Nous allons sauver et Dunkerque et Fos, je vous le dis les yeux dans les yeux, pas en nationalisant mais en ayant une politique européenne qui protège notre acier", a encore soutenu Emmanuel Macron.

"Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal parce que ce serait dépenser des milliards d'euros (...) C'est mentir aux gens de leur dire que la nationalisation est le remède", a-t-il déclaré plus tard.

Des salariés d'ArcelorMittal de toute la France ont manifesté mardi en région parisienne pour défendre leurs emplois.

Le sort des métallos mobilise dans la classe politique, de la gauche qui réclame, comme la CGT, une nationalisation des hauts fourneaux français, à l'ancien ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui a estimé qu'il fallait "tout" faire pour sauver ArcelorMittal à Dunkerque, sans exclure une nationalisation "temporaire" et "de dernier recours" si l'entreprise ne remplissait pas ses obligations.

Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu sa décision finale d'investissement -à hauteur de 1,8 milliard d'euros dont plus de 800 millions d'aide promise par l'Etat - pour décarboner les hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l'acier produit en Europe.

L'aciériste fait notamment pression sur la Commission européenne, demandant une application "rapide" du plan européen pour l'acier pour regagner en compétitivité, avant d'annoncer s'il investit ou non.

S.A avec AFP