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Camaïeu en redressement judiciaire: que signifie concrètement cette mesure pour l'enseigne?

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Le placement en redressement judiciaire, après cessation de paiement, ne signifie pas pour autant que les magasins vont fermer du jour au lendemain. Au contraire, la procédure permet souvent de sauver l'entreprise.

Camaïeu peine à sortir la tête de l'eau. Deux après sa reprise par la Financière immobilière bordelaise (FIB), le groupe de prêt-à-porter est de nouveau placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille.

L'entreprise nordiste s'était déclarée en cessation de paiement la semaine dernière, totalement plombée par la crise sanitaire. L'objectif de l'enseigne, qui emploie 2571 salariés dans 538 magasins en France, "est de préserver l'activité de l'entreprise et de la marque Camaïeu", a indiqué la direction du groupe à l'AFP.

Que signifie le placement en redressement judiciaire pour l'entreprise et pour les clients? Tout d'abord, cela ne veut dire que les magasins s'apprêtent à fermer du jour au lendemain.

Plan de continuation

La procédure de redressement judiciaire intervient, il est vrai, lorsque l'entreprise est au bord du gouffre. Elle est alors en cessation de paiements, c'est-à-dire qu'elle ne dispose plus de fonds suffisants pour régler ses dettes. Elle doit donc déposer le bilan auprès du tribunal de commerce et demander son placement en redressement judiciaire.

Mais son but est avant tout de se maintenir à flots. Un administrateur judicaire est nommé par le tribunal du commerce pour l'administrer avec ou sans le dirigeant. L'idée est alors de réaliser un bilan économique de l'entreprise et tenter d'apurer les dettes et surtout maintenir l'emploi.

Dès lors, les poursuites des créanciers sont gelées et l'activité se maintient si cela est possible. En l'occurrence, pour Camaïeu, ce placement en redressement judiciaire doit lui permettre de "présenter un plan de continuation afin de poursuivre la transformation initiée par le groupe et assurer ainsi la pérennité de l'entreprise".

"Casse sociale"

"Même si le tribunal valide un plan de continuité, il y aura une réorganisation des effectifs, donc un plan social, donc de la casse sociale", a réagi pour l'AFP Thierry Siwik, délégué CGT de Camaïeu. Effectivement, le but de ce plan est d'offrir un avenir plus serein à l'entreprise et cela passe souvent par une réorganisation et une baisse des coûts. Il est donc possible que des magasins ferment, à terme, et que des employés soient reclassés ou licenciés.

La procédure peut durer plusieurs mois. Faute de parvenir à un plan de redressement, l'entreprise peut aussi chercher un nouvel acquéreur.

En août 2020, la FIB avait repris 511 des 634 magasins en France et environ 2600 salariés sur plus de 3100, dans le cadre d'une restructuration pilotée par le tribunal de commerce. Elle avait lancé un grand plan de transformation. Qui ne semble pas avoir porté ses fruits.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business