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"C’est une boite qui fait des bénéfices": les salariés de Michelin manifestent contre la fermeture de 2 usines

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Une manifestation se tient aujourd'hui à Clermont-Ferrand après l'annonce des fermetures des usines Michelin de Vannes et de Cholet la semaine dernière, rassemblant plusieurs centaines de manifestants. L'ensemble des salariés du groupe étaient appelés à se rassembler.

Les salariés du groupe Michelin se sont rassemblés à Clermont Ferrand afin de manifester contre l’annonce, le 5 novembre, de la fermeture d’ici 2026 de ses usines de Cholet et Vannes dans l‘ouest de la France.

1.254 emplois visés

1.254 salariés y travaillent. 955 à Cholet, qui fabriquent principalement des petits pneus pour camionnettes, et 299 à Vannes, fabriquant des câbles métalliques pour des pneus ensuite fabriqués en Europe.

Plusieurs centaines de salariés sont présents à cette manifestation, qui rassemble des salariés des usines alentours venus par solidarité (comme le Puy-en-Velay) mais aussi les salariés des usines directement concernées. Cette manifestation s'inscrit dans un contexte de forte mobilisation depuis l'annonce de la fermeture.

Les manifestants critiquent la stratégie du groupe.

"C’est une boite qui fait des bénéfices et qui pourtant supprime de l’emploi et ferme des sites" déplore Hervé Bancel, délégué syndical sur le site de Michelin à Blavozy en Haute-Loire.

Un propos confirmé par Romain Baciak, délégué syndical central Michelin, pour qui les raisons de compétitivité et de concurrence asiatique avancées par le groupe sont "de fausses raisons" pour justifier la fermeture du groupe. "La vraie raison, c’est les bénéfices des actionnaires" conclut-il.

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Les salariés des usines Michelin craignent pour leur avenir, et pas seulement ceux travaillant à Cholet et à Vannes. "L’année 2025 s’annonce très compliquée" explique Hervé Bancel, "il y a un malaise dans l’automobile, il y a le cas d’Auchan, d’autres vont suivre…."

Pour la direction, une décision "inéluctable"

Les manifestants demandent de l’investissement sur les sites afin d’adapter la production et de maintenir les emplois en France.

Pour le groupe Michelin, cette décision est "inéluctable" en raison de la concurrence asiatique sur les pneus de camionnettes et poids lourds, mais aussi en raison de la dégradation de la compétitivité de l’Europe, notamment du fait de l’inflation et de la hausse des prix de l’énergie.

Louise de Maisonneuve