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Ascoval va bien être reprise et conserver ses 281 salariés

Le tribunal a validé ce mercredi, l’offre de reprise de l’aciériste en redressement judiciaire par le groupe franco-belge Altifort. Ce dernier garde les 281 salariés et prévoit d’en employer 140 nouveaux d’ici à 2020.

Depuis que l’aciérie Ascoval avait été placé en liquidation judiciaire en février dernier, l’avenir des 281 salariés de Saint-Saulve dans le Nord était suspendu à la décision du tribunal. Et aussi celui des 1000 emplois indirects dans la région, qui n’existaient que grâce à l’activité de l’aciériste de haute qualité. Finalement, le tribunal de grande instance de Strasbourg a validé l’offre de reprise d’Altifort ce mercredi. Ces emplois sont donc sauvés, et 140 embauches sont prévues en deux ans sur le site de Saint-Saulve.

L'activité du repreneur, le franco-belge Altifort, consiste à transformer des matériaux comme de l’acier spécial, du titane ou de l’aluminium pour des applications dans l’automobile, le militaire, le nucléaire ou le spatial. Avec Ascoval, il remonte plus en amont dans la production de métaux spéciaux pour l’industrie de pointe.

Des salariés qui aiment leur outil de production

L’Etat et les collectivités se sont impliqués pour pérenniser l'activité du site. Sur le total de 152 millions d’euros levés pour permettre la continuation de l’activité, 47 millions sont des fonds publics. "Si ce projet a pu aboutir, c’est par les efforts conjugués de tous: Altifort, le personnel, la région, la métropole Valenciennes, et l’Etat", déclare ainsi Cédric Orban, le PDG d’Ascoval dans un communiqué ce mercredi.

De son côté, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’est félicité ce mercredi de cette "bonne nouvelle" pour l'industrie française. Un peu plus tôt sur RMC et BFMTV, le ministre racontait s’être rendu sur le site d’Ascoval et avoir visité "une aciérie toute neuve, qui pollue peu puisque c’est une sidérurgie électrique" et avoir rencontré "des salariés qui aiment leur outil de production".

En novembre dernier, ces derniers avaient bloqué un site de Vallourec, actionnaire à 40% d’Ascoval, et dont l’Etat détient 16% du capital, pour le forcer à accepter l’offre de reprise d’Altifort. Le candidat réclamait de Vallourec qu’il s’engage sur 18 mois de commandes pour assurer une continuité de l’activité à l’usine de Saint-Saulve. Ce que l’industriel lui-même dans le rouge au premier semestre avait refusé dans un premier temps.

Ces salariés ont également fait d’énormes efforts pour accroître la compétitivité du site. Il y a deux ans, l’usine d’Ascoval facturait 420 euros la tonne d’acier spécial. Aujourd’hui, elle vaut 270 euros. L’objectif du repreneur est d’améliorer la technicité du site en le dotant de machines dernier-cri afin de parvenir à vendre la tonne d’acier 185 euros. Un niveau de prix bien plus en ligne avec celui de ses concurrents européens.

Nina Godart