Après Michelin, d'autres "annonces de fermetures de sites" attendues ces prochaines semaines

Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci s'attend à de nouvelles annonces de fermetures de sites industriels en France "dans les semaines et les mois qui viennent", qui affecteront des "milliers d'emplois", après les annonces de fermetures de deux sites chez Michelin cette semaine.
"Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent", a déclaré Marc Ferracci au micro de France Inter samedi, en estimant que le bilan social "va se compter en milliers d'emplois" et en préconisant une réponse européenne, notamment pour soutenir le secteur automobile.
Critiques envers la direction de Michelin
"La manière dont a été faite l'annonce à destination des salariés n'était pas une manière digne. La direction ne s'est pas déplacée pour leur faire l'annonce en direct et les yeux dans les yeux. Je pense que c'est regrettable", a ajouté le ministre.
Cette semaine, Marc Ferrucci a rencontré son homologue allemand pour trouver des solutions au niveau européen sur les difficultés du secteur automobile, en particulier dans le contexte de la mise en place de nouvelles normes CO2 l'an prochain.
"Nous sommes en train de construire des propositions pour avoir une approche de soutien à l'industrie automobile européenne. [...] Nous sommes en train de réfléchir à un bonus écologique européen, ça peut être une piste", a commenté le ministre sur France Inter.
Jeudi, le ministre avait assuré travailler à un "reclassement" ou une "reconversion" des salariés de Michelin, mais aussi d'Auchan.
Marc Ferracci était à Cholet (Maine-et-Loire) sur le site d'une des deux usines Michelin promises à la fermeture et s'est fait huer par les salariés, a critiqué la manière dont l'annonce a été faite par le groupe.
Le géant français du pneu a annoncé le 5 novembre aux salariés la fermeture avant 2026 de ses sites de Cholet et Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés.
Le ministre a malgré tout qualifié de "très constructifs" les contacts avec les élus locaux et organisations syndicales du groupe. "L'engagement de Michelin, c'est que personne ne soit laissé sans solution", a-t-il rappelé.
Pour la filière automobile en difficulté, pour laquelle il a annoncé un plan d'urgence, Marc Ferracci a vanté une "approche de soutien à l'industrie automobile européenne".
"Les chaînes de valeur sont complètement intégrées. Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour des constructeurs qui sont en France, et vous avez des fournisseurs qui sont en France pour des constructeurs qui sont en Allemagne. La protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois doit se concevoir au niveau européen", a-t-il dit.
Parmi les mesures évoquées, en plus du "bonus écologique à l'échelle européenne", il a mentionné un "emprunt commun européen" pour financer des "mécanismes de soutien" à la filière.
"Dès le 1er semestre 2025, la Commission européenne a dit qu'elle allait mettre en priorité un 'clean industrial act', c'est-à-dire une législation européenne sur l'industrie propre dans laquelle nous pourrons mettre en place un certain nombre de mesures".