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Après des années de scandales, Johnson & Johnson va arrêter de vendre son talc pour bébé

Le panneau d'entrée du campus de Johnson & Johnson à Irvine, en Californie.

Le panneau d'entrée du campus de Johnson & Johnson à Irvine, en Californie. - Mark RALSTON © 2019 AFP

Le groupe américain a été poursuivi en justice après des cas de cancers de l'ovaire, provoqué selon les plaignantes, par la présence d'amiante dans le talc. Le géant pharmaceutique a toujours contesté ces accusations.

Deux ans après l'arrêt de sa vente aux États-Unis, Johnson & Johnson a annoncé ce jeudi qu'il cessera de vendre son talc pour bébé dans le reste du monde en 2023. En réalité, le talc – un silicate de magnésium hydraté – sera remplacé par une poudre à base de fécule de maïs. Un produit "déjà vendu dans le monde entier" assure le groupe dans un communiqué.

Si le géant pharmaceutique assure que ce virage stratégique est une manière de "fournir une innovation durable" aux consommateurs, c'est surtout la fin d'un scandale judicaire qui colle à la peau de J&J depuis plusieurs années.

Aux États-Unis, l'entreprise a été condamnée pour son talc, accusé d'avoir causé des cancers des ovaires en raison de la présence d'amiante dans la poudre. Une enquête de Reuters en 2018 indiquait que J&J savait que son talc pouvait afficher parfois de légères quantités d'amiante.

Les condamnations de jurys populaires se sont alors multipliés outre-Atlantique avec des amendes lourdes à la clé.

Filiale en faillite

Néanmoins, les expertises indépendantes et les contrôles effectués régulièrement par la Food and Drug Administration américaine n'ont jamais mis en évidence une telle contamination à l'amiante.

Malgré l'arrêt des ventes, J&J a de nouveau assuré dans son communiqué l'innocuité de son talc, produit aux États-Unis par une filiale du français Imerys. Dans le pays, les ventes avaient lourdement chuté. En octobre, les créances liées à l'activité du talc ont été placées dans une filiale, elle-même mise en faillite pour interrompre les poursuites judiciaires.

Vendu depuis 130 ans, le talc de J&J - connu aussi pour son vaccin anti-Covid - était devenu un des produits phares du groupe.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business