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Alexandre Saubot (France Industrie): "Personne ne fait de la précarité pour le plaisir"

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Invité sur BFM Business ce mardi, le patron de l'organisation patronale des industriels français estime que taxer les contrats courts pour lutter contre la précarité serait contre-rpoductif.

Pénaliser les entreprises qui ont trop recours aux contrats courts, c'est un des dispositifs de la réforme de l'assurance chômage dont une partie devrait entrer en vigueur le 1er juillet prochain. Un système de bonus malus qui consiste à alourdir les cotisations des entreprises mais qui ne devrait entrer en vigueur qu'en 2023 pour ne pas pénaliser certains secteurs durement touchés par la crise du Covid.

Une disposition à laquelle les industriels ne croient guère. C'est ce qu'expliquait Alexandre Saubot, le patron de France Industrie ce mardi sur BFM Business.

On ne règlera pas le problème de la précarité par des taxes, estime le président de l'organisation des entreprises industrielles françaises. On peut imaginer tous les systèmes qu'on veut, le vrai sujet c'est de trouver ensemble dans le dialogue social des solutions au plus près du terrain."

Le risque, selon lui, c'est que le niveau de taxe requis pour faire évoluer les comportements soit si important qu'il aurait principalement des effets pervers.

Le niveau de taxation qu'il faudrait mettre en place pour modifier significativement les comportements détruit l'emploi avant de le transformer. C'est par le dialogue social sur le terrain dans les branches concernées qu'on trouvera les solutions car personne ne fait de la précarité pour le plaisir, c'est une réponse à des contraintes économiques, à des contraintes comportementales", explique Alexandre Saubot.

Pour le représentant des industriels français, la précarité serait avant tout le résultat de nos comportements de consommateurs auxquels les entreprises doivent s'adapter.

Le consommateur dans le monde d'aujourd'hui se met à 10 heures du soir sur son ordinateur, il commande quelque chose, il l'attend le lendemain matin à 9 heures. Donc ça génère une volativilité dans certaines activités à laquelle on ne peut pas répondre par de l'emploi permanent, estime Alexandre Saubot. Est-ce qu'on est prêt à changer nos comportements, à mutualiser une partie des choses? Je pense que cette idée que c'est en taxant qu'on va régler le problème est une idée fausse."
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco