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Hôtels et restaurants: face au poids des défaillances, le secteur veut des formations obligatoires en gestion

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Selon l'Umih, beaucoup de structures ferment "prématurément" à cause de la méconnaissance des mécanismes basiques de gestion.

Rien qu'au troisième trimestre, les défaillances (redresements et liquidations) dans les restaurants classiques ont encore augmenté de 19% sur un an, selon le dernier bilan d'Altares. Le chiffre atteint même +26% dans la restauration rapide.

C'est une constante. Depuis plusieurs années, l'hôtellerie-restauration figure dans le peloton de tête des défaillances d'entreprises. L'an passé, c'est même le secteur qui a été le plus été touché avec une augmentation annuelle de 44%, selon les chiffres de la Banque de France.

"Il n'y a jamais eu autant d'entreprises de notre secteur qui mettent la clé sous la porte, parce que trop de charges, parce que trop de concurrence déloyale, parce que trop de difficulté pour se développer", se désolait fin 2023, Thierry Marx, président de l'Umih, principale organisation patronale du secteur.

On peut également invoquer l'inflation qui pèse sur les dépenses des ménages mais pas seulement. Toujours selon l'Umih, beaucoup de structures (notamment les plus récentes) ferment "prématurément" à cause de la méconnaissance des mécanismes basiques de gestion.

Morning Retail : Restauration, des serveurs à distance - 18/06
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Des difficultés pour partie évitables

"La gestion d'un établissement de restauration ou d'hôtellerie requiert des compétences précises. Bon nombre de professionnels se lancent dans l’aventure entrepreneuriale sans avoir bénéficié d’une formation adéquate, ce qui les expose à des difficultés pour partie évitables", estime l'Umih dans un communiqué.

L'organisation souhaite donc "mettre en place une formation visant à accompagner les futurs et actuels entrepreneurs du secteur dans leur gestion quotidienne et à les armer face aux défis spécifiques de la création d'entreprise dans notre secteur".

L'Umih ne précise pas le cadre, le contenu et le calendrier de cette formation mais espère qu'elle soit rendue obligatoire par les pouvoirs publics.

"Afin d’enrayer les défaillances massives et d'assurer la pérennité des entreprises du secteur, nous souhaitons que cette formation soit rendue rapidement obligatoire pour tout nouvel entrepreneur de l’hôtellerie-restauration. Nous croyons fermement que la prévention par l’acquisition des bonnes compétences peut contribuer à la viabilité des établissements et limiter les fermetures précoces qui impactent non seulement les entrepreneurs, mais également l’économie locale", peut-on lire.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business