French Tech: les levées de fonds dégringolent au premier semestre

La fête est finie pour la French Tech. Selon le traditionnel baromètre réalisé par EY, les levées de fonds des start-up tricolores ont dégringolé de moitié au premier semestre 2023.
Dans le détail, 4,26 milliards d'euros ont été investis dans ces entreprises sur les six premiers mois de l'année, contre 8,4 milliards milliards au premier semestre 2022. S'il y a eu un peu plus d'opérations en volume (+9%), le montant total en valeur chute donc de 49% sur un an.
Mais "on a des montants toujours significatifs qui nous permettent d'avoir une capacité à rebondir", tempère sur BFM Business Franck Sebag, Associé chez EY.
Des conditions de financement qui se durcissent
Ce ralentissement était attendu. Après deux années d'euphorie, les conditions de financement sont aujourd'hui devenues plus délicates dans un contexte de relèvement des taux.
Par ailleurs, le premier semestre 2022 avait été marqué par plusieurs tours de table record, avec notamment une levée de 500 millions d'euros de Qonton, licorne spécialisée dans les services financiers. Or ces gros investissements n'ont pas eu lieu durant la première moitié de l'année 2023 puisque seuls 7 tours de table ont dépassé les 100 millions d'euros.
La France reste parmi les écosystèmes les plus attractifs d'Europe
Dans le paysage des start-up, seul le secteur de la cleantech est en progression. Les start-up spécialisées dans la transition écologique ont en effet levé 1,170 milliard d'euros au premier semestre. Les montants investis dans les fintech chutent en revanche de 82% et ceux dans les logiciels pour entreprises de 57% (968 millions d'euros). "Les start-up qui crament trop d'argent ne sont plus à la mode", résume EY.
Cet inversement de tendance n'est pas propre à la France puisque la dégringolade des levées de fonds s'observent un peu partout ailleurs. Surtout, l'Hexagone reste l'un des écosystèmes les plus attractifs d'Europe, juste derrière le Royaume-Uni (7 milliards d'euros) mais devant l'Allemagne (3,9 milliards d'euros).
L'écart entre la France et le Royaume-Uni continue d'ailleurs de se réduire. L'année dernière, les start-up françaises avaient levé 2,5 fois moins que les start-up britanniques, contre moins de 2 fois moins cette année. "Quand on regarde dans le rétroviseur one ne peut que se réjouir du fait qu’on ait un écosystème encore vibrant", assure Franck Sebag.