BFM Business
Entreprises

Fermeture de National Geographic et 54 départs contraints: nouveau plan social chez Prisma Media

placeholder video
Selon les informations de BFM Business, le groupe, détenu par le milliardaire Vincent Bolloré, s'apprête à réaliser un nouveau plan de départ, le troisième en quatre ans, sous la forme d'un plan de sauvegarde de l'emploi.

Dans les couloirs du 13 rue Henri Barbusse, à Gennevilliers, l'humeur est morose. En cause, l'annonce, par la direction de Prisma Media, groupe de presse derrière Télé-Loisirs, Femme Actuelle, Geo ou encore Voici et Télé 2 Semaines, d'un nouveau plan de départ.

Il s'agit du troisième plan de ce type en l'espace de quatre ans, et il doit concerner 54 postes, selon les informations de BFM Business.

Le direction du premier groupe de presse magazine de France, détenu par le milliardaire Vincent Bolloré, a évoqué, auprès des salariés, "des bouleversements économiques" et une sensible baisse des revenus liés à la publicité sur les sites internet qu'il opère.

Des marques vont disparaître, dont National Geographic France

Déjà, en 2024, une rupture conventionnelle collective avait été lancée pour convaincre des salariés de partir dans de bonnes conditions. Mais les 30 partants volontaires n'ont pas suffit. Ce nouveau plan de sauvegarde pour l'emploi va être élargi à l'ensemble des rédactions, à appris BFM Business, et devrait, au total, être proposé à plus de 130 salariés.

"Les profils ne sont pas connus, mais la direction va sans doute sabrer dans les effectifs des marques en souffrance," précise un cadre.

Parmi elles, National Geographic. Le magazine, qui n'est qu'une licence d'une marque détenue en partie par la Walt Disney Company -qui opère aussi une chaîne de télévision du même nom, va être stoppé. La marque est aussi présente sur le web. Selon nos informations, la rédaction est directement concernée par le plan élaboré depuis plusieurs mois par Claire Léost, la patronne de Prisma Media, et ses équipes. Geo, en difficulté financière, est également dans le viseur.

Celle qui dirige le groupe avait dû mettre au placard une nouvelle rupture conventionnelle collective prévue pour janvier, devant le refus des syndicats.

Des départs contraints dès cet automne

La différence avec les précédents plans de l'entreprise, c'est que sur les 130 salariés visés, 54 d'entre eux devront être partis à l'automne.

"Devant le manque de volontaires pour partir, ils ne laissent aucun choix," soupire un salarié interrogé par BFM Business.

Des négociations ont été lancées mercredi 21 mai et doivent s'étendre sur plusieurs semaines. Les salariés visés seront informés "au compte goutte", ajoute une source.

Prisma Media a beau être le leader dans son secteur, l'entreprise subit de plein fouet la crise de la presse, le coût du papier et, plus globalement, la baisse de rentabilité sur internet. "Il faut faire plus avec moins", se désespère une salariée présente dans le groupe depuis six ans.

Consigne a été donnée aux équipes web de réaliser de nouveaux projets, notamment pour intéresser un public plus jeune, sans que cela ne permette d'inverser la tendance. Prisma a également lancé entre 2023 et 2024 plusieurs nouveaux magazines, dont la version française de Harper's Bazaar.

Avec 746 salariés, dont un tiers de journalistes, Prisma Media va une nouvelle fois devoir compter sur des départs.

Dernier numéro de National Geographic France en octobre

Contacté par BFM Business, Prisma Media confirme son projet de fermeture prochain de National Geographic France, dont le dernier numéro serait publié en octobre 2025 pour le mensuel, et cet automne pour le hors-série: "Le site internet les réseaux sociaux de National Geographic France, gérés par Disney France, continueront de fonctionner. Il en va de même pour les éditions de livres/guides National Geographic France, gérées par l'équipe des éditions Prisma," affirme la direction de Prisma Media.

Le groupe de presse affirme vouloir accompagner "au mieux" les rédactions concernées par le plan de sauvegarde, et indique que l'arrêt de Geo "n'est absolument pas à l'ordre du jour."

CL